Le baht thaïlandais, la devise la plus performante d’Asie au premier trimestre 2019, commence à perdre de sa vigueur sur fond de blocage politique et de rebond du dollar américain.
La devise thaïlandaise s’est affaiblie jusqu’à atteindre 32,07 pour un dollar mercredi, soit son plus faible niveau depuis janvier, et a désormais dépassé le seuil psychologique de 32. Un peu plus tôt cette semaine, le baht était également descendu en dessous de la moyenne mobile à 100 jours pour la première fois depuis la mi-décembre.
Le sentiment à l’égard de la monnaie thaïlandaise s’est détérioré en raison des inquiétudes concernant la stabilité politique dans la foulée des élections législatives du 24 mars dernier, les premières depuis le coup d’État militaire de 2014.
Le Bureau de l’Ombudsman, le défenseur des droits, a indiqué mardi qu’il avait accepté une pétition demandant à un tribunal d’examiner si le scrutin devait être annulé.
Toujours dans ce contexte politique incertain, la Commission électorale a décidé que Suraphol Kiatchaiyakorn, candidat du parti Pheu Thai qui avait obtenu un siège à Chiang Mai, sera interdit de participation à la vie politique pendant au moins un an, alors qu’il est accusé d’avoir acheté des voix.
« Sur le plan intérieur, nous avons des difficultés au niveau du paysage politique et nous subissons également l’impact de la saison des dividendes » qui a contribué à affaiblir le baht, a déclaré Roong Sanguanruang, analyste de marché à la Bank of Ayudhya.
Le recul devrait toutefois être limité car « les fondamentaux semblent toujours sains, si l’on considère la situation extérieure de la Thaïlande », a-t-elle ajouté. La banque s’attend en effet à une remontée du baht à 31,75 d’ici fin juin.
Le montant des dividendes à verser aux investisseurs étrangers en avril et mai est estimé à 87,6 milliards de bahts (environ 2,4 milliards d’euros), soit un montant comparable à celui de l’année dernière, selon les estimations de la Kasikornbank.