Élections en Thaïlande : la réforme de l’armée, un thème majeur pour les partis politiques

Élections en Thaïlande : la réforme de l'armée, un thème majeur pour les partis politiques
Des représentants de plusieurs formations politiques participent à un débat sur la réforme militaire et policière organisé par Thai PBS

Alors que les élections prévues le 24 mars en Thaïlande approchent à grands pas, la réforme du système militaire est au cœur des programmes de plusieurs partis politiques.

La réduction des effectifs de l’armée, la diminution du budget de la défense ou encore le remplacement de la conscription obligatoire par un service volontaire font partie des idées émises par les différents partis politiques pour attirer les électeurs lassés de l’interventionnisme militaire dans le pays.

Le Future Forward a par exemple décidé de placer la réforme de l’armée au centre de son programme afin, selon ce parti politique, d’enrayer l’emprise des généraux sur le monde politique.

S’exprimant lors d’un débat sur la réforme de l’armée et de la police organisé par Thai PBS jeudi soir, le Général Pongsakorn Rodchompoo, du Future forward, a rappelé que son parti avait pour objectif la réduction des effectifs militaires et la fin du favoritisme au sein des forces armées. Il a insisté sur le fait qu’actuellement l’armée thaïlandaise était trop importante en termes d’effectifs et a proposé d’adopter un système volontaire pour remplacer le service militaire obligatoire actuellement en vigueur.L

Le Parti démocrate partage cette idée de réduction des effectifs militaires. Le Général Wichai Sangprapai, membre de ce parti, a déclaré au cours de ce débat que la réforme de l’armée était nécessaire au vu des préoccupations de la population sur les fréquentes interventions des forces militaires sur le terrain politique.

« Il faut séparer l’armée de la politique », a-t-il déclaré.

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Le Général Nanthadet Meksawat, du parti pro-Prayut et pro-junte Ruam Palang Prachachat Thai, a pour sa part estimé que les forces armées avaient déjà entamé des réformes internes pour rester au service de la population.

« S’il n’y a pas de corruption, il n’y a rien qui justifie un coup d’État militaire », a-t-il estimé.

La nouvelle formation politique Prachachat tend également vers une refonte de la structure militaire, tout en souhaitant mener parallèlement des changements dans d’autres secteurs. Le secrétaire général du parti, le Général Tawee Sodsong, a aussi appelé les hauts gradés de l’armée à changer leur façon de penser.

« Ils sont censés être les protecteurs et non les destructeurs de la démocratie », a-t-il affirmé.