Les manifestations des gilets jaunes de ce week-end ont attiré deux fois moins de participants que le week-end dernier, selon les chiffres officiels, pour le cinquième samedi consécutif du mouvement.
Selon le ministre de l’Intérieur, 66 000 manifestants étaient mobilisés à travers la France pour « l’acte V » du samedi 15 décembre – soit environ la moitié des 126 000 recensés le samedi précédent.
Après les violences de ces dernières semaines à Paris et dans d’autres villes, le pays était encore une fois en alerte ce week-end, avec 69 000 policiers et gendarmes en mission, dont 8 000 à Paris.
Des véhicules blindés se trouvaient également dans les rues de Paris, et des magasins avaient barricadé leurs vitrines dans certains quartiers.
Pourtant, même si une cinquantaine de gares et stations de métro étaient inaccessibles, la plupart des magasins sont restés ouverts. Les grandes attractions touristiques qui avaient fermé leurs portes le week-end dernier – y compris la Tour Eiffel – sont elles aussi restées ouvertes.
À 18 heures à Paris, 168 arrestations et 115 gardes à vue étaient enregistrées, soit un chiffre bien inférieur à celui de la semaine dernière.
Quelques incidents se sont produits à Bordeaux, où 4 500 gilets jaunes ont défilé, avec quelques tirs de gaz lacrymogènes face aux projectiles improvisés. Des marches plus limitées ont également eu lieu à Toulouse, Nantes, Besançon, Nancy, Saint-Etienne ou encore Lyon, mais les chiffres étaient particulièrement modestes à Rennes, Caen, et Strasbourg.
Mobilisation des gilets jaunes en demi-teinte après l’attentat de Strasbourg
Cette journée « est un peu un échec, mais c’est à cause de l’État qui nous empêche de manifester correctement », a estimé une manifestante.
À Paris, près d’un millier de personnes ont organisé un « sit-in » devant l’Opéra de Paris, appelant à retrouver « la liberté et la souveraineté ».
Ils ont également observé une minute de silence en mémoire des victimes de l’attentat de Strasbourg, les mains derrière la tête en référence aux manifestations lycéennes menées ces dernières semaines.
Des personnalités politiques avaient auparavant suggéré que les manifestations des gilets jaunes de ce week-end soient interrompues, après l’attentat terroriste de Strasbourg.
D’autres avaient toutefois appelé à une nouvelle journée d’action, affirmant que le gouvernement n’avait pas suffisamment pris en compte les griefs des gilets jaunes.
Richard Ferrand, député de La République en Marche (LREM), a salué une baisse de mobilisation « nécessaire ». « Il a été massivement répondu à leurs revendications » et « le temps du dialogue est venu », a-t-il estimé.
« On se battra tant qu’on n’aura pas gain de cause », a quant à elle assuré une manifestante, venue à Paris de l’Isère avec son compagnon. « On est soutenu. Partout où on va il y a des klaxons », a affirmé un autre gilet jaune.