L’économie thaïlandaise plonge au plus bas au deuxième trimestre 2020, la reprise se fait attendre

L’économie thaïlandaise plonge au plus bas au deuxième trimestre 2020, la reprise se fait attendre

La reprise de l’économie thaïlandaise s’annonce plus longue que prévu (Photo : The Standard)


La reprise de l’économie thaïlandaise s’annonce plus longue que prévu (Photo : The Standard)

L’économie de la Thaïlande a probablement atteint son point le plus bas au cours du deuxième trimestre 2020, mais la reprise risque de se révéler encore plus lente qu’initialement anticipé, avec un secteur du tourisme et une demande intérieure très affaiblis, selon les conclusions de l’économiste Radhika Rao du centre de recherche de la banque DBS, dans un rapport publié le 13 juillet.

DBS a revu à la baisse ses prévisions et prédit désormais une contraction du PIB de 7,5 % en 2020, avant un redressement à hauteur de 3 % en 2021. Précédemment, elle tablait sur une baisse de 5,5 % en 2020 et sur un retour à des conditions plus favorables au cours du second semestre.

Même si les infections par la Covid-19 semblent maîtrisées dans le pays, cela ne suffira probablement pas à empêcher une contraction brutale de l’économie. Cette situation est notamment imputable « à sa dépendance vis-à-vis de la croissance mondiale et à un contexte de pandémie qui n’est pas encore stabilisée, ainsi qu’à un ralentissement de l’activité intérieure », écrit l’économiste, en pointant du doigt trois facteurs de vulnérabilité.

Activité du secteur privé

L’économie du Royaume a entamé son déconfinement progressif en mai, avec la cinquième et dernière phase d’assouplissement depuis le 1er juillet. Malgré cela, le maintien des restrictions en matière de distanciation sociale continue de nuire à la demande.

La consommation des ménages a poursuivi sa contraction. De même, la confiance des investisseurs demeure morose, avec une baisse généralisée des indices d’investissement privé dans un contexte où les perspectives de l’industrie manufacturière et des exportations sont loin d’être encourageantes.

« À mesure que les restrictions s’assouplissent, nous nous attendons à ce que les indicateurs du secteur privé soient au creux de la vague pour ensuite se redresser, mais la remontée sera probablement encore plus lente que ce que nous avions imaginé auparavant », précise le rapport.



Tourisme

La faiblesse du tourisme est apparue en février et s’est inévitablement renforcée au cours des mois qui ont suivi, dans la mesure où les voyages internationaux ont été littéralement paralysés. Le deuxième trimestre « semble avoir été un fiasco », car la majorité des frontières demeuraient closes, sauf pour les rapatriements.

Sur l’ensemble de l’année, l’Autorité du tourisme de Thaïlande prévoit une baisse de 80 % des arrivées de voyageurs étrangers, qui se traduira par une diminution de 79 % des recettes associées.

Les projets de création de « bulles de voyage » sont confrontés à des difficultés et de nouvelles épidémies ont éclaté dans certains territoires partenaires. Cela risque de retarder les arrivées potentielles de touristes plus loin que la date initialement prévue de septembre, soit bien au-delà du quatrième trimestre.

Le tourisme intérieur constitue désormais la priorité, avec un train de mesures doté d’un budget de plus de 500 millions d’euros annoncé en juin pour encourager cette évolution.

Exportations

Les principales filières d’exportation, notamment les produits électroniques et l’agriculture, ont enregistré des résultats plutôt encourageants en mars et en avril, mais les envois vers l’étranger se sont finalement effondrés en mai.