Ces derniers jours, des dunes de sable sont apparues pour la première fois depuis un siècle en plusieurs parties du Mékong, conséquence d’un niveau de l’eau descendu à 1,5 m seulement, causant de sérieux problèmes pour le déplacement des bateaux et pour les populations locales.
Dans la province de Nakhon Phanom, au nord-est de la Thaïlande, qui longe la frontière du Laos, les faibles précipitations ont fait chuter le niveau des réservoirs à seulement 20 à 30 % de leur capacité habituelle. En outre, de nombreux affluents du Mékong sont désormais à sec, rapporte le Bangkok Post.
Le président de l’association de protection de l’environnement de Nakhon Phanom, Arthit Phanasoon, affirme que des études ont révélé que la construction de barrages en Chine et au Laos constituait une part importante du problème. Il craint également les effets sur l’écosystème aquatique si les poissons ne peuvent plus remonter le courant pour se reproduire, comme ils le font d’ordinaire chaque année.
Les pêcheurs et les agriculteurs qui vivent le long des rives du Mékong seront alors les premiers à pâtir de cette situation.
En effet, le Mékong, qui prend sa source sur le plateau tibétain et traverse la Chine, le Myanmar (Birmanie), le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam, permet à des dizaines de millions de personnes de pêcher, de cultiver ses rives et donc de survivre.
De leur côté, les propriétaires des barrages affirment qu’ils ne sont pas responsables de la problématique de l’approvisionnement en eau.
Le Laos, enclavé et dans une situation économique plus difficile que celle de ses voisins, s’est fixé pour objectif de devenir « la batterie de l’Asie ». Le pays possède déjà 44 centrales hydrauliques en exploitation et 46 autres en construction, dont la majorité sur les principaux affluents du Mékong.
Selon la Commission du Mékong, un organisme qui régit la politique régionale de l’eau, entre juin et octobre, le fleuve est tombé à son niveau le plus bas depuis près de 30 ans.