Le Timor oriental optimiste quant à son adhésion prochaine à l’ASEAN

Le Timor oriental optimiste quant à son adhésion prochaine à l’ASEAN

(Photo : Jaya Ramchandani / Flickr)

(Photo : Jaya Ramchandani / Flickr)

Le ministre des Affaires étrangères du Timor oriental, Dionisio Babo Soares, s’est montré optimiste quant à la perspective d’une adhésion prochaine à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Il a déclaré que son pays est parfaitement disposé à contribuer aux forces économiques du groupement et à jouer un rôle en matière de sécurité dans la région.

M. Babo Soares a indiqué qu’il était convaincu que l’adhésion du Timor oriental à l’ASEAN pourrait avoir lieu au cours de la présidence vietnamienne de 2020.

Lors d’une récente interview accordée à Thai PBS World dans la capitale Dili, il a écarté les inquiétudes selon lesquelles la plus jeune démocratie de la région, mais aussi la plus pauvre, représenterait un fardeau pour l’ASEAN. Il a expliqué que le Timor oriental a accompli des progrès économiques constants et a satisfait à la plupart des exigences de base de l’organisation en matière d’adhésion.

Le Timor oriental, qui a obtenu son indépendance en 2002 après 24 ans de régime indonésien, a sollicité son admission à l’ASEAN en 2011 et a depuis lors progressivement rempli les différentes obligations du groupement pour y parvenir. Il a notamment participé aux réunions, établi des missions diplomatiques dans toutes les capitales des pays membres ou encore amélioré ses ressources humaines et ses infrastructures afin de faire face aux multiples activités du groupement.

« Nous sommes ravis que sous la présidence de la Thaïlande, le ministère des Affaires étrangères et le gouvernement thaïlandais aient donné un élan supplémentaire en faveur du rapprochement du Timor oriental avec l’ASEAN », a-t-il affirmé.

M. Soares a rappelé qu’une équipe de l’ASEAN s’était rendue au Timor oriental en septembre en vue d’estimer le degré de préparation du pays en matière de sécurité, de politique et de justice. Les groupes culturels et sociaux, a-t-il poursuivi, effectueront une visite en début d’année, qui sera suivie par celle des experts économiques.

« Et lorsqu’elles auront achevé leurs évaluations, nous attendons une déclaration des pays membres de l’ASEAN sur la meilleure option pour le Timor oriental », a-t-il affirmé.

Le Timor oriental, une économie en expansion

Les observateurs estiment qu’il est tout à fait envisageable qu’en tant qu’État qui assurera la présidence l’année prochaine, le Vietnam cherche à entrer dans l’histoire en accueillant le Timor oriental comme nouveau membre de la communauté.

« Je suis très optimiste quant au fait que le Vietnam agira ainsi. Nous avons aussi eu une coopération et des relations étroites avec le Vietnam au cours des deux dernières années », a indiqué M. Soares.

Interrogé quant à la contribution potentielle du Timor oriental à l’ASEAN, le ministre des Affaires étrangères a estimé que son pays s’inscrirait en tant que jeune économie sur laquelle le groupe pourrait s’appuyer.

« C’est une économie naissante, une économie en expansion. Nous investissons dans les infrastructures et dans diverses activités liées au pétrole et au gaz dans la mer de Timor. Un projet en cours devrait avoir une durée de vie de 50 ans et pourrait générer des revenus de 50 milliards de dollars. Il y a aussi d’autres ressources économiques que le Timor oriental peut offrir dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation minière, du tourisme et du patrimoine culturel unique du pays », a-t-il fait valoir.

Il a ajouté que le Timor oriental est déjà membre à part entière du forum régional de l’ASEAN. Cette position lui permet en conséquence de contribuer à la sécurité locale et à la lutte contre la criminalité transnationale.

« Aussi, en tant que pays lusophone, nous pouvons faciliter l’exportation des produits de l’ASEAN vers l’Europe et les pays d’Afrique qui étaient autrefois des colonies du Portugal », a-t-il poursuivi.

Quant aux préoccupations selon lesquelles le Timor oriental, l’un des pays les plus défavorisés de la région, constituerait une charge pour l’union, M. Soares les a balayées d’un revers de main : « Nous ne serons pas un fardeau pour l’ASEAN. Nous contribuerons activement au succès des projets de l’ASEAN».