La société Airports of Thailand (AoT), qui gère les six principaux aéroports du pays dont Bangkok-Suvarnabhumi, prévoit une profonde dégradation sur le plan du trafic passager, alors que la pandémie de coronavirus Covid-19 a contraint de nombreux acteurs du secteur à suspendre leurs activités.
Au cours de l’exercice financier précédent, qui s’est achevé en septembre 2019, AoT avait comptabilisé près de 900 000 vols et 141,8 millions de passagers, dégageant ainsi un bénéfice de 25 milliards de bahts (716 millions d’euros).
Mais la société prévoit pour l’année en cours, qui s’achèvera en septembre 2020, 493 800 vols entrants et sortants de Thaïlande, soit une baisse de 44,9 %. En outre, on anticipe que 66,5 millions de passagers auront transité par le Royaume, ce qui signifie une chute brutale de 53,1 %.
Nitinai Sirismatthakarn, président d’AoT, estime que le rythme de reprise des entreprises du secteur de l’aviation après la pandémie dépendra en grande partie des progrès réalisés par les autres pays reliés. Ainsi, pour la Thaïlande, 80 % des états connectés se trouvent dans la région Asie-Pacifique.
La propagation du coronavirus a entraîné une interruption quasi totale des liaisons aériennes commerciales.
Lundi 27 avril, l’aviation civile thaïlandaise a décrété une nouvelle prolongation de l’interdiction des vols réguliers à l’arrivée jusqu’à la fin mai au moins, afin de freiner la progression du Covid-19. Le gouvernement a pour sa part proscrit l’entrée des étrangers non résidents sur le territoire.
Plus de 30 % de diminution du trafic dans la région
Selon l’Association internationale du transport aérien (AITA), le trafic des compagnies de la région Asie-Pacifique a chuté de 30,4 % en février par rapport à la même période un an plus tôt, inversant brutalement la hausse de 3 % enregistrée en janvier.
Dans ce contexte, elle demande aux gouvernements de collaborer avec le secteur en vue d’adopter des mesures de relance face à la lenteur anticipée du redémarrage du trafic aérien.
« La confiance des passagers souffrira d’un double coup dur même après que la pandémie soit contenue, frappée par des préoccupations économiques personnelles face à une récession imminente en plus des préoccupations persistantes concernant la sécurité des voyages. Les gouvernements et l’industrie doivent agir rapidement et de manière coordonnée avec des mesures pour les rassurer », explique le Français Alexandre de Juniac, PDG de l’AITA.
L’Association a réalisé une enquête auprès des voyageurs qui indique que 60 % d’entre eux prévoient un retour au voyage dans un délai d’un à deux mois après le confinement lié à la pandémie de Covid-19. Mais pour 40 % d’entre eux, ce délai pourrait se situer au-delà de six mois.
En outre, 69 % ont mentionné qu’ils pourraient retarder leur retour jusqu’à ce que leur situation financière personnelle se stabilise.
Plusieurs compagnies aériennes thaïlandaises low-cost ont déclaré qu’elles comptaient redémarrer leurs vols intérieurs dès le 1er mai. Les passagers seront tenus de prendre des mesures de précaution, notamment de porter un masque et d’observer une certaine distance sociale.
En date du mardi 28 avril, la Thaïlande dénombrait officiellement un total de 2 938 cas confirmés de coronavirus Covid-19, dont 52 décès.
L’économie du pays, essentiellement basée sur le tourisme, la production industrielle et les exportations, se trouve gravement affectée par la pandémie.