Manifestations en Thaïlande : les opposants au gouvernement se rassemblent à Bangkok pour la cinquième journée consécutive, bravant l’état d’urgence renforcé


(Photo : The Standard)

Pour le cinquième jour consécutif, les manifestants sont retournés dans les rues de Bangkok et de Thaïlande dimanche (18 octobre), pour renouveler leur appel à la démission du gouvernement mené par le Premier ministre Prayut Chan-o-cha.

Malgré l’état d’urgence renforcé qui interdit les rassemblements de cinq personnes et plus, les mobilisations ont démarré vers 16 h, avec deux rendez-vous majeurs à Victory Monument et à l’intersection d’Asoke.

Dimanche matin, les leaders du mouvement avaient appelé les manifestants à se tenir prêts à 15 h dans les stations de métro aérien BTS SkyTrain proches de chez eux, sans toutefois donner plus de détails sur les lieux de regroupement, afin d’éviter tout blocage par les autorités.



Vers 14 h 30, le gouvernement a ordonné la fermeture de quinze arrêts de BTS et MRT, et de cinq autres un peu plus tard.

Vers 16 h, les manifestants commençaient à affluer sous la pluie à Victory Monument, le principal point de rassemblement. La circulation dans la zone a progressivement été interrompue face au nombre croissant de personnes présentes.

Malgré l’absence de système de sonorisation approprié et de tribunes pour coordonner leurs actions, les manifestants prodémocratie ont scandé différents slogans comme « réforme de la monarchie » ou « Prayut dégage ».


(Photo : iLawFX)

Initialement conduit par une coalition de groupes de jeunes à travers la Thaïlande, le mouvement s’est récemment retrouvé sans leader, la plupart des meneurs ayant été arrêtés par la police.

Depuis le jeudi 15 octobre à 4 heures du matin, l’état d’urgence renforcé est imposé à Bangkok. Malgré cela, les manifestants ont défié les injonctions du gouvernement.

En outre, la publication d’actualités et d’informations électroniques accompagnées de messages qui pourraient inspirer la peur parmi la population, déformer intentionnellement les faits ou provoquer des malentendus susceptibles d’affecter la sécurité nationale ou la paix et l’ordre est également interdite.



Cet ordre a été émis par le Premier ministre Prayut Chan-o-cha pour lutter contre les manifestations qui visent son gouvernement.

« La police applique les lois, les normes internationales et les droits de l’Homme afin de maintenir la paix et l’ordre pour le grand public », estime le porte-parole de la police, Krissana Pattanacharoen.

Vers 20 h, les opposants au pouvoir se sont dispersés dans le calme d’Asoke et de Victory Monument.


(Photo : Khaosod)

Samedi, le gouvernement avait déjà coupé une grande partie du réseau de transports en commun de la capitale, afin de dissuader les contestataires de se rassembler.

Cependant, des foules massives ont réussi à organiser des manifestations pendant plusieurs heures dans des secteurs distincts, notamment Lat Phrao, Udomsuk et Wongwian Yai. La police n’est pas intervenue ce week-end, à la différence de vendredi.

Parallèlement à Bangkok, d’autres ralliements se sont tenus dans une grande partie des provinces du pays.