L‘ancien président français Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue mardi dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen présumé de sa campagne électorale en 2007.
Il est actuellement auditionné par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre.
Il s’agit de la première audition de M. Sarkozy sur cette affaire de financement présumée de sa campagne présidentielle, remportée en 2007, depuis l’ouverture d’une information judiciaire en avril 2013.
L’un des juges d’instruction du pôle financier de Paris en charge de l’affaire est Serge Tournaire, le même qui avait renvoyé Nicolas Sarkozy devant le tribunal dans l’affaire Bygmalion.
L’affaire remonte au mois de mai 2012 lorsque le site Mediapart publie un document libyen faisant état d’un financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Depuis, l’enquête a progressé, renforçant les soupçons des juges concernant le financement libyen de sa campagne et leur permettant d’avoir suffisamment d’éléments pour placer l’ancien chef d’État en garde à vue.
Le 20 septembre 2012, Abdallah Senoussi, l’ancien directeur du renseignement militaire du régime libyen, avait affirmé devant le procureur général du Conseil national de transition libyen que des fonds publics libyens avaient servi à financer la campagne de M. Sarkozy. Des propos confirmés en novembre 2016 par l’intermédiaire Ziad Takieddine qui a déclaré avoir transporté cinq millions d’euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007, avant de les remettre à Claude Guéant, alors directeur de cabinet de M. Sarkozy au ministère de l’Intérieur, puis à Nicolas Sarkozy lui-même. Il a depuis été mis en examen.
Selon Le Monde, les carnets de l’ancien ministre libyen du Pétrole, Choukri Ghanem, décédé en 2012, mentionnent également des financements versés à Nicolas Sarkozy.
L’ancien président français a toujours rejeté les accusations le visant dans ce dossier. Sa garde à vue peut durer 48 heures, à l’issue de laquelle il pourrait être présenté aux juges et mis en examen et/ou remis en liberté.