Des personnalités politiques françaises ont appelé à l’arrêt des protestations des gilets jaunes après l’attentat terroriste de Strasbourg, alors qu’un sixième manifestant est décédé suite à un accident dans le Vaucluse.
Laurent Nuñez, secrétaire d’État à l’Intérieur, a appelé à la « responsabilité générale » et espère « qu’il y aura moins de manifestations » après la tragédie de Strasbourg.
Le bilan s’élève à l’heure actuelle à trois morts, dont un Thaïlandais, et treize blessés, dont cinq grièvement, après que Chérif Chekatt ait ouvert le feu dans le centre-ville de Strasbourg, aux abords du célèbre marché de Noël, il y a deux jours.
La garde des sceaux Nicole Belloubet a estimé mercredi que « le mouvement [devait] cesser ».
Le maire de Nice, Christian Estrosi, dont la ville a connu les conséquences d’attentats terroristes en 2016, a déclaré que la police doit être en mesure de veiller à la sécurité des Français, et non de se consacrer aux manifestations de gilets jaunes.
S’exprimant sur Europe1, il a appelé les gilets jaunes à « suspendre leur mouvement » pour permettre aux forces de l’ordre et aux services de renseignement, mobilisés quotidiennement sur les manifestations, d’assurer la sécurité des Français.
« Les forces de l’ordre, qui sont épuisées », doivent pouvoir se concentrer sur la sécurité des Français, réclame Christian Estrosi. Il estime par ailleurs que « d’autres tentatives d’attentat » peuvent se produire « avant la fin de l’année ».
Le vice-président du parti Les Républicains, Damien Abad, a déclaré qu’une « trêve des gilets jaunes » serait souhaitable. « D’abord pour le respect de la mémoire des victimes, et également parce que nos forces de l’ordre sont mobilisées fortement pour retrouver cet individu et pour lutter contre le terrorisme. »
Ces appels font suite au décès d’un manifestant de 23 ans sur un barrage des gilets jaunes à Avignon (Vaucluse, Provence-Alpes-Côte d’Azur) hier soir, après avoir été renversé par un poids lourd sur un rond point peu après minuit.
Il s’agit de la sixième victime depuis le 17 novembre, date du début des manifestations des gilets jaunes.
Le conducteur du véhicule a été interpellé et placé en garde à vue.
Caroline Armand, vice-procureure d’Avignon, a déclaré que le chauffeur était de nationalité polonaise et ne parlait pas français.
Les premiers rapports indiquent qu’il a cru que les manifestants se montraient agressifs, il a alors accéléré pour s’éloigner de la foule et a accidentellement renversé la victime.