Les cheminots entament ce soir leur « bataille du rail » contre le projet de réforme d’un gouvernement déterminé à ne pas céder, malgré l’opposition unitaire des syndicats de la SNCF et une première grève qui devrait entraîner mardi 3 avril de très fortes perturbations sur le réseau.
Lundi 2 avril à 19h00, ce sera le début de la grève par épisodes de deux jours sur cinq, initiée par la CGT, l’Unsa et la CFDT, annoncée jusqu’au 28 juin. Le syndicat SUD-Rail appelle à une grève illimitée, reconductible par 24 heures, dès 20h00 ce soir. Le trafic devrait néanmoins être « normal » après 19h00, selon les prévisions communiquées dimanche 1er avril par la SNCF.
Mardi 3 avril, la circulation des trains devrait en revanche être très perturbée, comme prévu. La direction du groupe table sur un TGV sur huit en circulation, un Intercités sur huit, un TER sur cinq et un Transilien sur cinq, en moyenne.
En Île-de-France, la situation sera variable : un train sur deux est prévu sur le RER A, un sur trois sur le B, un sur cinq sur le C, un sur quatre sur le D. En revanche, sur les lignes R (Paris-Montargis) et U (La Défense-La Verrière) du Transilien, « aucun train » ne devrait circuler.
Dans le Journal du Dimanche, le président de la SNCF Guillaume Pepy avait prévenu que « des lignes seront fermées » et que « cette grève sera très pénalisante pour nos clients ».
Pour inciter des cadres à prendre le relais pendant la grève, la direction a proposé une prime de « conducteur occasionnel », signe d’une direction « aux abois », selon Erik Meyer (SUD Rail).
Un « faux procès » pour la direction de la SNCF, cette prime ayant « pris effet au 1er janvier 2018« , a assuré un porte-parole.
Les cheminots sont appelés à croiser le fer contre la suppression de l’embauche au statut à la SNCF, les modalités d’ouverture à la concurrence ou encore la transformation de la SNCF en société anonyme, ce qui ouvre la voie à une future privatisation, selon les syndicats.