Le chef de l’immigration thaïlandaise, Surachate Hakparn, considéré comme une étoile montante au sein de la police, a été brusquement transféré vers un poste inactif, suite à un arrêté publié samedi.
La page Facebook personnelle « Surachate Hakparn », celle du Bureau de l’Immigration et son compte Twitter ont été désactivés peu de temps après cette annonce surprise.
Les médias thaïlandais ont tenté de contacter le commissaire général Chakthip, qui a signé cet arrêté vendredi soir, les représentants de la police et le lieutenant général Surachate, sans succès.
Le lieutenant général Surachate, surnommé « Big Joke », est un proche du vice-Premier ministre Prawit Wongsuwon et depuis plusieurs années l’un des éléments les plus en vue de la police thaïlandaise. Il a régulièrement fait la une des journaux, se mettant en première ligne dans des affaires très médiatisées, qu’il s’agisse d’infractions en matière d’immigration, de courses de motos illégales dans les rues de Bangkok, ou de crimes informatiques.
Fils de policier, Surachate est né en 1970 à Songkhla, dans le sud de la Thaïlande. Après avoir rejoint les forces de l’ordre, il a rapidement gravi les échelons pour prendre la tête d’une unité locale, avant de rejoindre Bangkok pour y diriger la force opérationnelle de la Police Royale Thaïlandaise. Il a ensuite été intégré à la police touristique avant de décrocher le plus haut poste au Bureau de l’Immigration l’année dernière.
Sous son commandement, les autorités ont poursuivi de façon particulièrement vigoureuse les étrangers se trouvant en situation irrégulière dans le pays, qu’il s’agisse de personnes ayant dépassé la durée autorisée de leur visa ou de criminels transnationaux, le tout sous le slogan « Good Guys In, Bad Guys Out » (« Les bons gars entrent, les mauvais sortent »).
Ces arrestations étaient bien souvent accompagnées de mises en scène médiatiques minutieuses, à l’aide de grandes affiches arborant des détails et des images des accusés ainsi que des photos géantes des officiers chargés de l’affaire.
Au niveau international, le lieutenant général Surachate était aussi sous le feu des projecteurs en janvier dernier, lors de l’affaire Rahaf Mohammed, une jeune femme saoudienne arrivée en Thaïlande pour tenter de fuir ce qu’elle qualifiait de maltraitance de la part de sa famille. Elle avait finalement pu quitter la Thaïlande et elle vit désormais au Canada.