Toyota Thaïlande a récemment présenté ses résultats pour l’année 2019 et confirmé que l’appréciation du baht avait eu un impact négatif. Le constructeur nippon prévoit une nouvelle année difficile en 2020 avec des perspectives défavorables pour les exportations de voitures et de pièces détachées.
Toyota souligne cependant qu’il ne délocalisera pas sa production vers d’autres pays. En effet, ses usines thaïlandaises sont devenues un pôle majeur tant pour les ventes domestiques que pour les exportations.
Le président Michinobu Sugata a expliqué que la hausse du baht s’était révélée particulièrement forte depuis deux ans. Cette situation a entravé la valeur des envois à l’étranger de Toyota, puisque le constructeur automobile utilise le dollar américain comme monnaie d’échange principale.
« Toyota a tenté d’augmenter l’efficacité de sa production dans les trois usines de Thaïlande, ainsi qu’à réduire ses coûts d’exploitation, mais ces actions n’ont pas pu compenser la baisse des marges causée par la force du baht », a expliqué M. Sugata. « La capacité et la compétitivité de Toyota en Thaïlande ont diminué par rapport aux autres opérations à l’étranger. »
Pour 2020, il s’attend à une année difficile pour Toyota qui cherche à préserver la position de la Thaïlande en tant que centre de production majeur.
En 2019, les exportations se sont élevées à 264 775 unités, en forte baisse de 10 % par rapport à l’année précédente. Cela fait désormais cinq années consécutives que les ventes à l’étranger diminuent.
Cette situation a fait passer Toyota Thaïlande de la première à la seconde place des exportateurs d’automobiles, derrière Mitsubishi.
« Cela résulte de la conjoncture économique défavorable en Océanie, en Amérique centrale et en Amérique du Sud », a déclaré M. Sugata.
Cette année, Toyota s’est fixé pour objectif d’expédier 263 000 unités, soit légèrement moins qu’en 2019.
De nombreux facteurs défavorables pour Toyota et le secteur automobile
« Toyota envisage de manière négative le prolongement de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui affecte l’économie mondiale dans son ensemble, même s’il y a eu quelques bonnes nouvelles lorsque les deux pays ont signé un accord initial. »
Quant aux ventes locales, Toyota a enregistré 332 380 unités en 2019, une hausse de 5,5 % par rapport à l’année précédente. La marque a ainsi obtenu une part de marché de 33 %, ou 2,8 points de pourcentage supplémentaires comparativement à 2018.
Toutefois, le secteur automobile dans son ensemble a reculé de 3,3 %, pour se chiffrer à 1 008 000 voitures.
Pour 2020, M. Sugata a souligné que le marché local, y compris Toyota, sera confronté à de nombreuses difficultés et vents contraires. Notamment la baisse de la confiance des consommateurs, la diminution de la consommation privée, le resserrement des conditions de crédit et la persistance de l’incertitude économique mondiale.
« Compte tenu de ces facteurs défavorables, Toyota prévoit que le marché totalisera 940 000 voitures en 2020, soit une baisse de 6,7 % », a-t-il déclaré. « Dans ce contexte, Toyota vise 310 000 unités, soit une diminution de 6,7 %, et une part de 33 % ».
En 2019, la production s’est élevée à 570 850 dans les trois usines du groupe situées à Samut Prakan et Chachoengsao, une baisse de 3 %.
Cette année, la société espère atteindre 556 000 véhicules, soit un nouveau recul de 3 %.
Par ailleurs, Toyota s’est vu octroyer le 7 janvier dernier des incitations gouvernementales en faveur de deux projets d’assemblage de véhicules hybrides et électriques.
« Toyota dispose de trois ans afin de mettre en œuvre ces programmes […] de sorte que ses véhicules hybrides et électriques seront lancés d’ici 2023 », a précisé le vice-président Surapoom Udomwong.