Une saturation temporaire du marché international du café combinée à une chute des prix ont durement frappé les ventes du Vietnam, le deuxième plus gros exportateur mondial.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a annoncé lundi que 1,25 million de tonnes seulement ont été expédiées entre janvier et septembre pour des recettes de 2,15 milliards de dollars. Ces chiffres constituent des reculs annuels de respectivement 13,3 et 21,9 %.
Ces reculs s’expliquent principalement par la hausse des volumes de café distribués par le Brésil, consécutivement à un fléchissement de sa devise nationale, et par des réserves importantes chez les clients majeurs du Vietnam (Allemagne, États-Unis, Italie et Espagne).
Ces facteurs ont entraîné une baisse progressive des cours depuis le début de l’année, de près de 11 %, soit le niveau le plus bas depuis 13 ans.
Les experts estiment que les cours internationaux du café pourraient se rétablir dans les mois à venir, d’autant plus que la production et les exportations brésiliennes devraient baisser pour des raisons climatiques.
Actuellement, 90 % du café vietnamien est vendu sous forme de grains. Pour que ce secteur demeure un pilier de son économie, le pays prévoit non seulement de préserver et même d’accroître sa production, mais aussi de moderniser et de diversifier le processus de transformation afin de renforcer la valeur ajoutée.
Un projet déjà en cours à cet égard nécessitera dans sa première phase (jusqu’en 2023) un investissement de 7,5 millions de dollars pour le développement de grandes zones de culture de haute qualité, avec des systèmes modernes de séchage, stockage et traitement.
Le secteur vietnamien du café a connu une croissance impressionnante au cours des trois dernières décennies. En 1991, il ne représentait que 1 % du marché mondial, mais en 2016, il était de près de 20 %.
En 2018, le pays a exporté 1,79 million de tonnes de café, pour un chiffre d’affaires de plus de 3,3 milliards de dollars.