Les ventes de vins de Bordeaux ont légèrement reculé en France en 2017 et les viticulteurs misent de plus en plus sur l’exportation, tout en tentant de réduire les teneurs en pesticides.
Sur le marché français, les ventes de vin d’appellation d’origine protégée (AOP) ont baissé de 2% l’an passé. Elles s’établissent à 163 millions de bouteilles, selon le bilan du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) présenté mardi 13 mars à Paris.
En valeur, le chiffre d’affaires français s’est toutefois maintenu (+1% à 897 millions d’euros). Cela traduit une remontée des prix de vente à l’unité dans le segment stratégique visé par les vignerons bordelais, celui des vins compris entre 5 et 15€ la bouteille.
« Le consommateur a tendance à consommer moins mais mieux, et (le vignoble de) Bordeaux veut accompagner cette demande« , a noté Allan Sichel, président du CIVB.
Bordeaux, qui doit faire face aux conséquences d’un gel historique subi au printemps 2017 et à une baisse des récoltes (-40%), « ne va plus alimenter l’entrée de gamme, c’est-à-dire le vin qui se vend à moins de 3 euros la bouteille au consommateur« , a précisé M. Sichel.
Bordeaux, qui a dû puiser dans ses réserves pour « continuer d’approvisionner le marché » du vin en 2017, espère une « bonne récolte 2018« .
Fin 2017, après une récolte de seulement 3,5 millions d’hectolitres, le stock total de vins de Bordeaux s’élevait à 11,8 millions d’hectolitres, un niveau « plutôt bas » et en recul de 10% par rapport à celui de la fin 2016, a-t-il précisé.
Le recul des ventes en 2017 est surtout perceptible pour les vins blancs doux, passés de mode en ce moment, alors qu’explosent les pétillants et certains blancs secs.
L’an passé, sur le marché français, les ventes des Sauternes, Loupiac et autres Cadillac ont reculé de 12% en volume et de 11% en valeur. Dans le même temps, les blancs secs ont progressé de 4% en volume et 6% en valeur.