L‘intersyndicale d’Air France a annoncé vendredi 8 juin, soit un mois jour pour jour après la quinzième et dernière journée de mobilisation pour les salaires, un appel à la grève du 23 au 26 juin inclus, susceptible d’être « levé ou renforcé » selon les annonces de la direction.
L’intersyndicale, composée de dix syndicats, estime dans un communiqué que le vote « non » exprimé lors du référendum organisé auprès des salariés de la compagnie, « doit être entendu ».
Ce préavis pourra être « levé ou renforcé en fonction des annonces à venir de la direction », précise l’intersyndicale, qui avait récemment menacé d’un « été houleux ».
La présidente d’Air France par intérim, Anne-Marie Couderc, avait promis dans un courrier transmis aux syndicats le 8 juin, des « réponses concrètes » sur les salaires. Elles devraient être annoncées jeudi 14 juin, à l’occasion d’un comité central d’entreprise.
« La direction joue gros jeudi », a déclaré Christophe Malloggi, secrétaire général de FO Air France. « Ils nous refusent de réelles négociations et, quand il y a des discussions informelles, nous avons l’impression qu’on veut nous vendre, peu ou prou, l’accord refusé » en mai, a-t-il ajouté.
Si jeudi « Mme Couderc vient dans cette perspective, lever le préavis deviendra impossible. Pourtant nous continuons de penser qu’une sortie » du conflit est « atteignable », a ajouté M. Malloggi.
La direction d Air France a regretté vendredi soir une « position (qui) n’est pas compatible avec l’intérêt collectif et le souci d’avenir de la compagnie », « alors même » que des propositions doivent être présentées jeudi.
Mme Couderc « poursuivra » auprès des salariés le « travail d’écoute » entamé depuis vendredi 15 mai avec les organisations syndicales et « partagera les conclusions avec le conseil d’administration » d’Air France, a-t-elle précisé.
L’intersyndicale d’Air France a déjà mené 15 jours de grève
L’intersyndicale est composée de dix organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d’hôtesses et de stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnel au sol (CGT, FO et SUD), a mené 15 journées de grève entre le 22 février et le 8 mai. L’Unac, autre syndicat de navigants, s’y était associé.
Le mouvement avait été suspendu après la démission de l’ex-PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d’une consultation lancée à son initiative. Air France proposait alors une augmentation générale de 2 % immédiatement et une hausse de 5 % sur la période s’étalant de 2019 à 2021, conditionnée aux résultats de la compagnie aérienne.
L’intersyndicale, qui réclame quant à elle 5,1 % en 2018, s’était prononcée contre. Elle exige toujours un « rattrapage » de l’inflation subie depuis 2011, soit la date de la dernière augmentation générale, au titre des efforts passés et des meilleurs résultats financiers du groupe.