Le chef de la junte militaire birmane sollicite l’aide du Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha en matière de démocratie


(Photo : Reuters)

Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha, qui était lui-même arrivé au pouvoir grâce à un coup d’État, a déclaré mercredi (10 février 2021) avoir reçu une lettre du nouveau chef de la junte militaire birmane lui demandant de l’aider pour faire progresser la démocratie au Myanmar (ex-Birmanie).

Prayut, qui en 2014 avait renversé la Premier ministre élue Yingluck Shinawatra et s’était maintenu au pouvoir après des élections en 2019 que ses rivaux qualifient de très imparfaites, a déclaré aux journalistes à Bangkok qu’il avait toujours soutenu la démocratie dans le pays voisin.

>>> LIRE AUSSI – Corruption en Thaïlande : la situation continue de se dégrader

Les forces armées de Min Aung Hlaing ont de leur côté renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi le 1er février et l’ont placée en détention. Ils affirment que des fraudes ont été constatées lors du scrutin de novembre 2020, qui avaient vu le parti d’Aung San Suu Kyi remporter une victoire écrasante. La commission électorale avait également rejeté les allégations de l’armée.

« Nous encourageons le processus démocratique au Myanmar, mais le plus important aujourd’hui est de maintenir de bonnes relations, car cela a un impact sur la population, l’économie, le commerce frontalier, en particulier en cette période », déclare Prayut.

« La Thaïlande soutient le processus démocratique. Pour le reste, c’est à lui de voir comment il faut procéder », ajoute-t-il.

>>> LIRE AUSSI – Thaïlande : les manifestants reviennent dans les rues de Bangkok pour protester contre le crime de lèse-majesté

Depuis le coup d’État, le Myanmar assiste à ses plus fortes protestations depuis plus de dix ans. Les partisans d’Aung San Suu Kyi dénoncent en effet ce putsch qui a stoppé net la tentative de transition démocratique entamée il y a une dizaine d’années.

La Thaïlande connaît quant à elle, depuis un an, de vives manifestations. Les opposants au régime de Prayut ont demandé à celui-ci de se retirer, l’accusant d’avoir organisé les dernières élections pour maintenir la domination de l’armée et de la monarchie sur la politique thaïlandaise. Celui-ci réfute pourtant en bloc ces affirmations.

En dépit d’un passé chargé d’inimitiés entre les deux pays, les armées thaïlandaise et birmane entretiennent depuis quelques décennies des relations étroites.