Plusieurs candidats aux prochaines élections thaïlandaises du parti Pheu Chart ont changé leur nom en « Thaksin » avec l’espoir de profiter de la popularité persistante de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.
Pas moins de six candidats nommés Thaksin se sont inscrits sous la bannière du Pheu Chart lundi matin à Nakhon Ratchasima, et deux autres à Phayao.
Le Pheu Chart a été constitué comme un rempart stratégique au cas où les ambitions du Pheu Thai se heurteraient à de nouvelles réglementations électorales complexes.
Une règle empêche en effet un parti ayant remporté de nombreuses circonscriptions grâce au scrutin uninominal de décrocher en plus davantage de sièges grâce au scrutin de liste. Concrètement, le Pheu Chart a pour mission de récolter des voix via le scrutin de liste sans pour autant remporter de circonscriptions, afin d’assurer les arrières du Pheu Thai.
De plus, en vertu de la réglementation électorale, un parti peut être dissous s’il est établi qu’il a fait campagne en collusion avec des personnes qui ne sont pas directement liées à celui-ci.
Dans une autre disposition de la Commission électorale, considérée comme un moyen de dissuasion contre le recours à l’ancien chef du Pheu Thai pour la propagande électorale, les affiches ne peuvent présenter que les photos et noms des candidats et dirigeants des partis.
À Nakhon Ratchasima, où 14 sièges sont à pourvoir, le Pheu Chart a déjà inscrit six Thaksin et une candidate a pris le nom de Yingluck.
Thaksin fait toujours vendre
Sod Foksanthia, qui se présente aux élections en tant que Thaksin Khuankhoksunng, a déclaré que l’ancien Premier ministre avait apporté la prospérité à la Thaïlande et était célèbre dans le monde entier.
« J’ai changé de nom parce que Thaksin reste dans le cœur des citoyens de la classe populaire et de la classe moyenne », a déclaré Sod-Thaksin. « Tout le monde dans notre pays connaît Thaksin et Yingluck. »
La nouvelle « Yingluck » s’appelait auparavant Kanokwan Phetraksa, rapporte Thai Post. Elle a conservé ce nom de famille, mais elle a imaginé un nouveau prénom qui serait plus facile à identifier pour les électeurs.
« C’est la tactique de notre parti », dit-elle. « Yingluck a fait beaucoup de bonnes choses pour la société. Nous ne voulons pas que les gens l’oublient – nous aimerions qu’ils se souviennent d’elle pour toujours. »
À Phayao, où 12 partis ont présenté des candidats lundi matin, le Pheu Chart a dévoilé deux autres Thaksin.
Thaksin a été évincé du pouvoir par les militaires en 2006 et Yingluck a connu le même sort en 2014. Tous deux ont fui la Thaïlande et vivent en exil en dépit de condamnations pénales qui, selon eux, étaient motivées par des considérations politiques.
Bien que le Pheu Chart et ses alliés affirment publiquement qu’ils ne sont pas influencés ou liés à lui, l’ancien premier ministre est clairement un argument de vente.
Le fils unique de Thaksin, Panthongtae Shinawatra, a quant à lui participé lundi à un rassemblement à Khon Kaen pour témoigner son soutien aux candidats Pheu Thai en lice.