Plus de 84 000 personnes se sont déplacées en France ce samedi 19 janvier pour « l’Acte X » des gilets jaunes, soit une participation équivalente à celle du week-end précédent, selon les chiffres officiels.
Paris a toutefois enregistré un nombre de participants légèrement plus faible, avec 7 000 personnes contre 8 000 samedi dernier (12 janvier). Toulouse en a en revanche compté plus de 10 000, un chiffre que les autorités locales qualifient de « record » pour la ville occitane depuis le début du mouvement, le 17 novembre 2018.
Les manifestants ont quant à eux affirmé que les chiffres du ministère de l’Intérieur pour ce week-end étaient une estimation plutôt timorée, et que le nombre de personnes présentes un peu partout en France était en fait beaucoup plus élevé.
Ce week-end a été particulièrement calme et serein, ont indiqué les services de police, avec des dommages et des violences moins marqués que lors des précédents rendez-vous.
À Paris, les rassemblements ont suivi des itinéraires prédéfinis, alors que trois manifestations avaient été déclarées à la préfecture de police. Des dizaines de manifestants ont également coopéré avec les forces de l’ordre pour aider à orienter les cortèges. Ce service d’ordre était facilement identifiable par des brassards blancs.
Loïc Travers, secrétaire national du syndicat de police Alliance, a déclaré : « C’est ce que l’on réclame depuis le début du mouvement, afin de fluidifier les manifestants et responsabiliser les organisateurs ».
Incidents à Toulouse, fausse rumeur à Rennes
À Paris, des manifestant ont brandi des affiches en forme de cercueils noirs, sur lesquelles figuraient des lieux et des dates, en hommage aux personnes mortes en marge des rassemblements des gilets jaunes depuis le début du mouvement.
D’autres ont également arboré des pancartes représentant une Marianne gravement blessée à l’œil, ainsi que le slogan « Liberté, Egalité, Flash-ball », en référence à cette arme controversée utilisée par la police.
La plus grande manifestation a eu lieu à Toulouse, où une dizaine d’arrestations ont été recensées suite à des échauffourées.
Le célèbre Capitole du centre-ville a été légèrement incendié et tagué, tandis que des vitrines de magasins et de banques ont été brisées.
Un véhicule blindé a été déployé sur place, en plus des canons à eau et des gaz lacrymogènes également utilisés.
À Bourg-en-Bresse (Ain), les policiers équipés de flash-ball étaient en outre munis d’une caméra-piéton. Cela devrait permettre de « voir exactement qui [le policier] désigne, comment il le désigne, à quoi il fait face et le contexte du tir », a déclaré le commissaire divisionnaire Yves Cellier.
Des rumeurs ont également circulé au sujet de la mort d’une femme en marge d’une manifestation à Rennes. Elle aurait en fait souffert d’une crise d’asthme provoquée par les lacrymogènes mais a pu être rapidement prise en charge par les pompiers et transportée à l’hôpital.