Le « grand débat national » prend un mauvais départ avec la démission de Chantal Jouanno

Le "grand débat national" prend un mauvais départ avec la démission de Chantal Jouanno
Le débat national voulu par Emmanuel Macron a pris un mauvais départ avec la démission de Chantal Jouanno, censée l’organiser

Le « grand débat national » du président Macron sur l’avenir de la France a connu un départ difficile après que Chantal Jouanno, censée le diriger, ait démissionné sur fond de controverse concernant son salaire.

Répondant aux manifestations des gilets jaunes, le Grand Débat National doit se tenir du 15 janvier au 15 mars pour recueillir les avis de la population sur les orientations que la France doit prendre.

Chantal Jouanno, qui devait organiser cet exercice, a pourtant jeté l’éponge après les protestations relatives à son salaire, s’élevant à 14 666 euros brut par mois. Celui-ci a été jugé excessif dans le contexte des manifestations des gilets jaunes dénonçant les inégalités en France.

Il ne s’agit pourtant pas d’une rémunération spécifique à la conduite du Grand Débat, mais de son salaire de présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), une autorité indépendante qui veille au respect de la participation du public aux projets majeurs de l’État.

Le gouvernement a pris acte de la décision de l’ex-ministre Chantal Jouanno de se retirer et déclaré que, plutôt que de faire appel au CNDP, il cherchera une autre manière d’organiser le débat avec des « garanties équivalentes en termes d’indépendance et de neutralité ».

Le président Macron doit lancer mardi prochain ce débat lors d’une visite à Bourgtheroulde dans l’Eure, au début d’une tournée à travers la France pour y rencontrer les maires. Après avoir passé la journée de mardi dans l’Eure, il se rendra dans le Lot vendredi prochain.

Tout le monde (qu’il s’agisse de particuliers, d’associations, d’entreprises, etc…) a la possibilité d’organiser un débat sur son territoire, que ce soit au niveau d’un quartier, d’un village, ou même d’une région. Les organisateurs nationaux apporteront leur aide en proposant des kits de matériel. D’autres événements seront également organisés aux niveaux national et régional, ainsi que des discussions en ligne sur un site dédié.

Enfin, des « conférences de citoyens », tirés au sort dans chaque région, seront organisées pour examiner les idées qui ont émergé des différents débats.

Le gouvernement a fixé quatre thèmes principaux pour les discussions : la « transition écologique », « la fiscalité et les dépenses publiques », la « démocratie et la citoyenneté » et « l’organisation de l’État et des services publics ».

Le président Macron s’apprête également à s’expliquer davantage via une « lettre aux Français » qui sera publiée la semaine prochaine, avant de lancer sa tournée des mairies.

On ignore encore ce que le gouvernement fera exactement des idées recueillies, mais le président Macron a déjà indiqué que l’objectif n’était pas de démanteler les réformes en cours.