L’économie thaïlandaise a enregistré son plus faible taux de croissance depuis près de cinq ans au deuxième trimestre 2019. Les exportations et le tourisme se sont érodés, sous le coup des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et d’un baht toujours très élevé.
Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 2,3 % par rapport à l’an dernier, contre 2,8 % au premier trimestre, a annoncé lundi le Conseil national du développement économique et social (NESDC). Ce taux de croissance est le plus faible depuis le troisième trimestre de 2014.
L’agence a en outre réduit ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2019, les ramenant désormais dans une fourchette comprise entre 2,7 et 3,2 %, contre 3,3 et 3,8 % précédemment. Elle a également revu à la baisse ses projections concernant les exportations, avec une contraction de 1,2 % attendue au lieu d’une progression de 2,2 %.
Ce ralentissement, provoqué par des facteurs domestiques et internationaux, a affecté la croissance au cours du trimestre, a expliqué Thosaporn Sirisumph, secrétaire général du NESDC.
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les incertitudes internationales et la sécheresse demeurent des risques réels. Malgré tout, l’annonce la semaine dernière d’un plan de relance gouvernemental et les arrivées potentielles d’entreprises quittant la Chine en plein conflit commercial, pourraient atténuer ces difficultés, a-t-il affirmé.
Des mesures supplémentaires paraissent envisageables, notamment en vue de stimuler l’investissement privé et le tourisme, a déclaré M. Thosaporn.
La croissance thaïlandaise tributaire de la demande mondiale
Charnon Boonnuch, économiste chez Nomura à Singapour, s’attend à ce que la croissance atteigne 3,4 % au second semestre, grâce à l’assouplissement des politiques budgétaires et monétaires.
Cependant, dans la mesure où la demande extérieure occupe désormais un rôle prépondérant, il pourrait s’avérer difficile pour ces mesures « d’avoir un impact significatif sur le ralentissement économique », a déclaré Kobsidthi Silpachai, responsable des études des marchés financiers pour la banque Kasikorn.
Le rythme de croissance d’avril à juin a été affecté par des gains limités dans les segments du tourisme et de la consommation intérieure. La dette élevée des ménages a également freiné les dépenses.
Au deuxième trimestre, la consommation privée a augmenté de 4,4 % par rapport à 2018 et l’investissement a progressé de 2,2 %. Parallèlement, la consommation du secteur public a enregistré une hausse de 1,1 %, sous le coup de la formation retardée du nouveau gouvernement, après les élections de mars.
Le nombre de touristes étrangers a quant à lui ralenti et enregistré une hausse d’à peine 1,1 % d’avril à juin, contre 1,8 % entre janvier et mars.
Face aux risques accrus qui pèsent sur la croissance, à l’inflation modérée et à la vigueur du baht, la plupart des économistes s’attendent à ce que la Banque de Thaïlande révise une nouvelle fois son taux directeur cette année, après une première baisse surprise le 7 août. Sa prochaine réunion aura lieu le 25 septembre.