Depuis le début de crise du coronavirus Covid-19 en Thaïlande, quelque 10 % des entreprises du secteur du tourisme ont disparu et près de 540 000 personnes ont été licenciées.
Le président du Conseil thaïlandais du tourisme, Chairat Trirattanajarasporn, explique que les opérateurs du sud et du centre du pays semblent être les plus impactés, dans la mesure où ils dépendent fortement des visiteurs étrangers.
D’autres secteurs d’activité ont été particulièrement mis à mal, notamment les lieux de divertissement comme les bars — contraints de fermer pendant le confinement — ou les parcs à thème.
>>> LIRE AUSSI – Le gouverneur de Phuket qualifie l’île de « patient dans le coma »
Le Bangkok Post rapporte que M. Chairat estime à 400 000 le nombre de travailleurs du secteur du tourisme qui ont perdu leur poste au cours du troisième trimestre de l’année.
Et bien que 88 % des entreprises fonctionnent encore, 13 % d’entre elles ont réduit leurs effectifs d’un tiers, ce qui a entraîné la disparition de 137 280 emplois supplémentaires.
Il ajoute que le nombre de chômeurs dans le secteur passera à plus d’un million d’ici la fin de l’année si le gouvernement ne parvient pas à mettre en place des mesures d’aide efficaces et à permettre l’entrée des étrangers dans le pays.
« La prolongation des délais de remboursement constitue notre dernier espoir. La majorité des opérateurs touristiques ne peuvent pas continuer à s’acquitter de leurs dettes dans le contexte actuel », ajoute-t-il.
100 milliards de dettes pour le secteur du tourisme
M. Chairat rappelle que les établissements touristiques présentent à eux seuls des dûs évalués à plus de 100 milliards de bahts (2,7 milliards d’euros) et que ceux-ci souhaitent que le gouvernement prolonge la suspension du remboursement des arriérés au-delà du mois d’octobre.
« La crise a poussé des entreprises désespérées à emprunter de l’argent à des usuriers pour maintenir leurs activités, ce qui pourrait aggraver la spirale du surendettement et de l’effondrement économique », déclare M. Chairat.
Il précise que le nombre de touristes dépendra de la mise en œuvre du plan de réouverture élaboré par les autorités, mais qu’une limite de 1 200 par mois se révèle largement insuffisante pour aider l’industrie à se redresser.
Le Conseil appuie de son côté un programme sans quarantaine pour les ressortissants des pays à faible risque où aucun nouveau cas n’a été détecté depuis au moins 60 jours.
>>> LIRE AUSSI – La Thaïlande prolonge l’état d’urgence pour la sixième fois
Parallèlement, le président de l’Association des voyagistes thaïlandais, Vichit Prakobgosol, estime lui aussi qu’un nombre limité de touristes ne contribuera pas à la reprise du secteur, qui accueillait autrefois 10 millions de personnes par trimestre.
Il explique que si la Thaïlande parvient à mettre en place une quarantaine plus souple dès le mois de décembre, elle pourrait attirer jusqu’à 100 000 voyageurs mensuels, essentiellement originaires de Chine continentale et de Taïwan.
Un tel scénario contribuerait à générer des recettes évaluées à au moins cinq milliards de bahts (137 millions d’euros).
Le Conseil estime que le bilan de la Thaïlande ne sera que de 6,74 millions de touristes internationaux cette année, soit une baisse considérable de 83,1 % par rapport à 2019. Le chiffre d’affaires s’élèverait à 337 milliards de bahts (9,2 milliards d’euros), soit une diminution de 82,6 %.