Les exportations thaïlandaises sont retombées dans la zone rouge au mois d’août. La vigueur du baht a une nouvelle fois affecté de nombreux secteurs, aggravant un peu plus les difficultés déjà engendrées par les tensions commerciales internationales.
Les exportations, l’un des moteurs de la croissance thaïlandaise, ont chuté de 4 % en août par rapport à l’année précédente. Cette baisse est encore plus marquée qu’initialement attendu (-2 %) malgré une hausse de 378 % des exportations d’or. En excluant l’or, les exportations auraient enregistré une chute vertigineuse de 9,8 %.
En juillet, les exportations avaient augmenté de façon inattendue de 4,28 %, là aussi maquillées par des expéditions d’or exceptionnellement élevées.
Les autorités et les exportateurs ont imputé cette situation à la devise nationale, le baht, la plus performante d’Asie cette année, qui a atteint son plus haut niveau depuis plus de six ans contre le dollar.
« Le baht rend nos produits plus chers que les autres », a déclaré Pimchanok Vonkorpon, porte-parole du ministère du Commerce. Les exportations de riz sont particulièrement préoccupantes, a-t-elle ajouté.
La Thaïlande, deuxième exportateur mondial de cette céréale, a vu ses exportations chuter de 45 % en août en glissement annuel, la plus forte contraction depuis mi-2012. Les expéditions de tapioca et de caoutchouc ont également baissé, respectivement de 25 % et 7,2 %.
Le baht thaïlandais continue de faire souffrir les exportations
La vigueur du baht pose un défi de taille à l’économie thaïlandaise, qui dépend largement des exportations. Le Royaume a enregistré sa plus faible croissance annuelle depuis près de cinq ans au deuxième trimestre 2019, à peine 2,3 %.
Le gouvernement a fait part à plusieurs reprises de ses préoccupations au sujet du baht. La devise s’est appréciée de 6,8 % par rapport au dollar cette année.
« Le baht représente une grande source d’inquiétude pour nous », a déclaré Supant Mongkolsuthree, directeur de la Fédération des industries thaïlandaises.
Les autorités ont encouragé les entreprises à profiter de la vigueur du baht pour acheter des machines et autres biens d’équipement à l’étranger dans une optique d’investissement.
Malgré cela, en août, les importations ont reculé de 14,6 % par rapport à l’année précédente.
Des secteurs clés tels que l’électronique et l’automobile ont également été touchés par les tensions commerciales, avec un repli de 10,5 % en août 12,6 %.
Les envois vers la Chine, premier débouché pour la Thaïlande, ont fléchi de 2,7 %. En revanche, ceux vers les États-Unis ont progressé de 5,8 %.
Mme Pimchanok a déclaré que l’objectif de croissance des exportations de 3 % fixé par le ministère serait difficilement atteignable.
Sur les neuf premiers mois de l’année, les exportations ont baissé de 2,19 % en glissement annuel et les importations de 3,61 %.