Moins de 200.000 travailleurs migrants ont été enregistrés lors de la première semaine du programme gouvernemental, encore loin de l’objectif de 600 à 800.000 fixé par les autorités.
Selon le Ministère du Travail, 58.066 employeurs thaïlandais ont demandé l’enregistrement d’un peu plus de 190.000 travailleurs migrants depuis lundi dernier, dans les centres prévus à cet effet à travers le pays.
Ces données proviennent de 100 centres répartis sur tout le territoire, dont 11 à Bangkok.
Ce programme d’enregistrements a été mis en place en réponse aux plaintes des employeurs après l’introduction de nouvelles mesure plus sévères, visant à lutter contre le travail illégal. Le Gouvernement a alors fait machine arrière et accordé un délai de six mois supplémentaires aux employeurs pour se mettre dans la légalité.
La plupart des demandes proviennent des provinces de Bangkok, Samut Prakan, Rayong, Pathum Thani et Nonthaburi. Elles concernent en premier lieu les travailleurs birmans, suivis des cambodgiens et laotiens.
Selon un porte-parole du Ministère du Travail, les principaux secteurs d’activité concernés sont l’agriculture, la construction et la restauration.
Ces enregistrements vont se poursuivre jusqu’au lundi 7 août. Après cette date les procédures se verront renforcées.
La nouvelle loi entrera en application le 1er janvier prochain. Elle prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 800.000 baht (environ 20.400€) d’amende par employé illégal, et une peine de prison de 5 ans maximum pour le travailleur.
Le Gouvernement militaire avait promulgué cette loi dans la précipitation le 22 juin dernier, afin de montrer que le pays luttait contre le trafic d’êtres humains. Mais la consultation des entreprises et employeurs n’a été que minimale.
Cette décision avait alors été repoussée de six mois, après que plusieurs milliers de travailleurs migrants aient fui la Thaïlande. Certains secteurs s’étaient alors retrouvés avec une main d’œuvre insuffisante.
Il est estimé que 4 millions de travailleurs étrangers seraient présents en Thaïlande, dont 25 à 50% seraient en situation irrégulière.
Les coûts élevés et les procédures poussent bien souvent les employeurs à recruter ces personnes sans les déclarer. Elles perçoivent alors moins que le minimum légal et ne bénéficient que de très peu de protections sociales.
Source : Bangkok Post