À Phuket, l’activité économique se dirige vers une période de récession. En dépit d’une augmentation de 4 % du nombre de visiteurs cette année, les recettes se révèlent en effet en baisse, selon une étude menée par la Faculté d’hôtellerie et de tourisme de l’Université du Prince de Songkla.
« L’économie de Phuket est en pleine mutation. La croissance annuelle dans la province a été de 6 % au cours des deux dernières décennies, mais récemment, nous avons observé des perturbations », a déclaré Chayanon Phucharoen, vice-doyen de la recherche et des études supérieures à la Faculté.
M. Chayanon a cité un rapport de la Banque de Thaïlande qui indique que le nombre d’opérateurs touristiques dans la province de Phuket a diminué de façon inattendue. Et ce, malgré l’augmentation des arrivées de visiteurs.
Il a reproché au baht fort d’avoir mis un frein aux dépenses. De surcroît, les bouleversements numériques ont canalisé les services et les revenus vers des plateformes en ligne contrôlées par des tiers.
M. Chayanon a également souligné que la dégradation de certaines plages et la sécurité routière déficiente constituent d’autres facteurs qui fragilisent la branche touristique.
Partant de ce fait, il devient vital pour Phuket de se doter de nouvelles expériences et non plus de compter uniquement sur sa réputation de mer, sable et soleil.
« Le secteur peut être amélioré de bien des façons, par exemple en offrant aux visiteurs des possibilités inédites telles que des activités culturelles », a-t-il ajouté.
Constat similaire à Pattaya
Mais en réalité, Phuket n’est pas la seule ville à ressentir la pression d’un baht toujours plus puissant.
D’autres pôles touristiques majeurs comme Pattaya, dans la province de Chonburi, en éprouvent également l’impact.
Damrongkiat Pinitkarn, secrétaire de l’Association de l’industrie du divertissement et du tourisme de Pattaya, a affirmé que les bars ont enregistré une chute de 40 % de la clientèle depuis le début de cette haute saison.
Et même si les Chinois représentent toujours la majorité des visiteurs, beaucoup choisissent dorénavant de découvrir le Vietnam où la devise locale s’avère plus avantageuse.
Le baht affecte conséquemment le comportement des voyageurs, explique M. Damrongkiat.
« Le soir, de plus en plus de touristes restent à l’intérieur de leurs hôtels au lieu de s’aventurer pour faire la fête dans les discothèques ou les bars. »
L’afflux massif de visiteurs indiens, attirés par la vie nocturne animée, a toutefois fait naître quelques espoirs légèrement plus réjouissants pour l’économie de Pattaya.
« Cependant, leur nombre pourrait ne pas augmenter davantage et les propriétaires doivent donc gérer cette situation difficile », a expliqué M. Damrongkiat.