La pollution nuit aux réservations d’hôtels et au secteur du tourisme dans le nord de la Thaïlande

La pollution nuit aux réservations d'hôtels et au secteur du tourisme dans le nord de la Thaïlande

Le brouillard de pollution recouvrant le nord de la Thaïlande entraîne des répercussions négatives sur le secteur du tourisme (Photo : Prachatai)

La pollution nuit aux réservations d'hôtels et au secteur du tourisme dans le nord de la Thaïlande
Le brouillard de pollution recouvrant le nord de la Thaïlande entraîne des répercussions négatives sur le secteur du tourisme (Photo : Prachatai)

Les autorités ont indiqué que le nombre de touristes dans le nord de la Thaïlande avait chuté au cours des dernières semaines, à cause de la pollution atmosphérique alarmante qui continue de sévir dans la région.

Ce smog, dont se plaignent depuis longtemps les résidents du nord de la Thaïlande, s’est aggravé au point d’avoir des répercussions sur le secteur touristique. Les réservations d’hôtels situés dans les provinces populaires de Chiang Mai et Chiang Rai ont fortement chuté, des dizaines de milliers de visiteurs préférant se tourner vers d’autres destinations.

Le gouverneur de l’Office du tourisme de Thaïlande, Yuthasak Supasorn, a déclaré lundi que ce problème concerne avant tout les visiteurs thaïlandais, qui ont annulé environ 15 % de leurs réservations hotelières à Chiang Mai depuis le mois dernier. Il a ajouté que dans le district populaire de Chiang Dao, les réservations ont diminué de près de 50 % en mars par rapport à la même période l’an dernier.

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Un représentant de la Fédération des industries de Chiang Rai a déclaré que la pollution cette année était « particulièrement mauvaise ». Il a indiqué que les réservations de chambres d’hôtel y ont chuté de 20 % par rapport à 2018, ajoutant que de nombreux touristes ont préféré se tourner vers le sud du pays.

Une touriste tchèque en visite à Chiang Mai et citée par Khaosod English a déclaré qu’elle « ne pouvait plus respirer », ajoutant qu’elle avait décidé de se diriger vers le sud plutôt que de continuer son voyage vers Chiang Rai et le Laos comme prévu initialement.

« Je pensais être préparée à cette situation car je savais que Chiang Mai serait très polluée. J’ai même apporté un masque avec moi », a-t-elle déclaré. « Au début, tout allait bien, mais au bout de quelques jours, j’avais les yeux qui me démangeaient… ma gorge me faisait mal et je commençais vraiment à souffrir du smog. »

Mme Kopecka a ajouté que d’autres touristes qu’elle connaissait avaient également changé leurs projets pour se rendre dans le sud et éviter la pollution.

Le trafic aérien perturbé par la pollution

Suthirawat Suwanawat, directeur général de l’aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok, a quant à lui expliqué que le nombre de touristes voyageant vers le nord depuis les deux aéroports de Bangkok avait diminué d’environ 10 000 par jour ces dernières semaines. Ces chiffres sont en chute libre alors même que le célèbre festival de Songkran, qui génère traditionnellement des dizaines de milliards de bahts pour le secteur du tourisme, se rapproche.

Ces derniers jours, la qualité de l’air était « mauvaise » à Chiang Mai et « très mauvaise » à Chiang Rai, selon le site AirVisual. Dans de nombreuses provinces septentrionales, notamment Phayao et Mae Hong Son, la situation était la même. La détérioration de la qualité de l’air a incité le Premier ministre, Prayuth Chan-ocha, à s’y rendre mardi.

Le ministre des Transports, Arkhom Termpittayapaisith, a déclaré qu’une quarantaine de vols ont été cloués au sol à Mae Hong Son depuis fin février en raison de la mauvaise visibilité provoquée par le smog et la fumée.

Ce problème a été en grande partie attribué aux graves incendies de forêt et brûlis agricoles, tant en Thaïlande que dans les pays voisins.

Un responsable de la santé publique de la province de Chiang Rai a déclaré que la situation s’était considérablement aggravée ces derniers jours, mettant en garde contre les conséquences sanitaires graves, notamment pour les groupes vulnérables tels que les personnes âgées, les jeunes enfants et ceux déjà atteints de maladies respiratoires chroniques.

Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha s’est rendu mardi à Chiang Mai et a appelé à prendre des mesures de toute urgence (Photo : Khaosod)

L’absence de pluie aggrave la situation

Praphai Piriyasurawong, professeur à l’Université Rajabhat de Chiang Rai, a décidé d’annuler ses cours à cause de cette pollution. Il a déclaré que nombre de ses connaissances étaient déjà tombées malades. Souffrant lui-même d’allergies, il a également ressenti des symptômes importants.

« C’est vraiment terrible. Quand je sors, mes yeux sont irrités et je me sens presque immédiatement étourdi », explique-t-il.

En tant que résident de Chiang Rai depuis 15 ans, M. Praphai estime que la situation s’est aggravée cette année à cause des conditions météorologiques.

« Il y a normalement des orages en mars qui apportent de la pluie. Elle aide à réduire les niveaux de smog », a-t-il indiqué. « Nous sommes presque à Songkran et il n’y a toujours pas eu de pluie. »

Au cours de sa visite de mardi à Chiang Mai, le général Prayuth a souligné l’importance de faire respecter l’interdiction de brûler en plein air, tandis que les autorités locales continuaient à déployer des camions de pompiers pour pulvériser de l’eau à travers la ville.