Le secteur du tourisme en Thaïlande pourrait avoir besoin de cinq ans pour se rétablir


(Photo : Reuters / Soe Zeya Tun)

Récession économique, pertes d’emplois, manques à gagner, le coronavirus Covid-19 a impacté défavorablement l’ensemble des pays de la planète. En Thaïlande, c’est le secteur du tourisme qui en est une victime directe. Désormais, les autorités estiment que cinq années pourraient encore s’écouler avant qu’il ne revienne à un niveau normal dans le royaume.

La Thaïlande, une destination prisée des touristes

La Thaïlande fait partie des nouveaux tigres asiatiques, c’est-à-dire la deuxième génération des pays récemment industrialisés d’Asie, au côté notamment de l’Indonésie, de la Malaisie, des Philippines ou encore du Viêt Nam. Ceux-ci ont connu un véritable boom économique lors du dernier quart du XXe siècle. Pour la Thaïlande, cette croissance a été largement portée par les exportations et le secteur du tourisme.

Traditionnellement, le royaume attire chaque année des millions de touristes internationaux. Au fil des ans, l’industrie des voyages a su se transformer en l’un des principaux moteurs économiques du pays, qui est même devenu l’une des destinations les plus prisées au monde. À tel point que ce secteur représente, selon les estimations, entre 10 et 20 % de son produit intérieur brut (PIB).



Son patrimoine historique et archéologique, sa gastronomie, ses temples, ses plages de sable fin, la vie urbaine trépidante de Bangkok, ainsi que ses magnifiques paysages ont façonné le royaume en tant que lieu incontournable de la région Asie-Pacifique. Malgré les tensions politiques et militaires traversées par le pays au cours des dernières décennies, il demeure sans conteste l’une des destinations les plus demandées.

Néanmoins, avec l’apparition du coronavirus Covid-19, le tourisme a reçu un véritable coup de massue au début de l’année 2020. Pourtant, un an plus tôt, en 2019, la Thaïlande avait accueilli près de 40 millions de visiteurs étrangers, qui avaient généré plus de 57 milliards d’euros de recettes. Cependant, avec la fermeture de ses frontières à la plupart des voyageurs en mars 2020, la nation d’Asie du Sud-Est n’a depuis pratiquement vu aucun touriste arriver sur son sol.

À présent, alors que l’économie se débat pour tâcher de sortir la tête de l’eau et se remettre en selle, les dirigeants tentent de rouvrir progressivement certaines de ses destinations aux visiteurs vaccinés.

Un secteur du tourisme thaïlandais à genoux

À l’instar de nombreux autres États, la pandémie a eu un impact particulièrement négatif sur l’économie, et le secteur touristique thaïlandais en fut l’une des premières victimes directes. Depuis le début de la crise du Covid-19, plusieurs millions d’emplois demeurent en péril dans ce secteur. Le pays a aussi enregistré en 2020 sa pire récession depuis plus de deux décennies.

Même si la Thaïlande fait partie des nations qui ont su relativement bien gérer la crise sanitaire, son économie a connu une véritable descente aux enfers. Et c’est principalement dans l’industrie du tourisme que ce marasme a engendré de sévères dégâts. Selon certaines estimations, ce serait a minima 30 % des entreprises liées au secteur qui ont été contraintes de baisser le rideau.

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La récession a malgré tout quelques bons côtés. Par exemple, l’île de Koh Phi Phi dans le sud du pays, qui autrefois était à la limite de la surexploitation, est certes devenue un désert, mais cela a permis à la nature de reprendre ses droits.

Avec l’évolution de la pandémie en Thaïlande, en particulier une troisième vague d’infections persiste depuis plus de deux mois, il demeure difficilement concevable que les voyageurs et acteurs internationaux reviennent massivement comme par le passé.

Les îles du sud font partie des régions les plus sérieusement touchées par les conséquences économiques de la pandémie. Et même si le gouvernement prévoit toujours d’ouvrir l’île de Phuket aux visiteurs étrangers vaccinés dès le mois de juillet, puis le reste du pays d’ici la fin de l’année, l’avenir à court et à moyen terme du secteur touristique demeure sans conteste dans la tourmente.