Le Sénat français rejette la privatisation d’Aéroports de Paris

Le Sénat français rejette la privatisation d'Aéroports de Paris
Le Sénat a rejeté la privatisation de plusieurs entreprises actuellement détenues par l’État, dont Aéroports de Paris (Photo : Karthik Nadar / Wikimedia)

Le Sénat français a rejeté la privatisation des sociétés Aéroports de Paris (ADP) et La Française des Jeux (FDJ), une réforme économique phare portée par le gouvernement.

Lors de l’examen de la loi Pacte sur la croissance des entreprises, une large majorité des membres de la chambre haute a approuvé la suppression de l’article 44, qui ouvrait la porte à la privatisation d’Aéroports de Paris (qui exploite les aéroports de Paris et de sa région) et de La Française des Jeux (société en charge du monopole des jeux de loterie et de paris sportifs).

La suppression de cette clause a été votée par 246 voix pour – dont des sénateurs de droite et de gauche – et seulement 78 contre.

Au cours de la séance, Roger Karoutchi, sénateur de droite, a fait valoir qu’ADP est « une entreprise qui fonctionne » et qu’il était important de la maintenir sous le giron de l’État.

Pour sa part, le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a dénoncé la volonté du gouvernement de « renflouer les caisses asséchées de l’État ». Le communiste Fabien Gay a quant à lui estimé que si la droite et la gauche font « le choix ensemble de refuser cette privatisation (…) il faudra entendre la voix du Sénat »

Il y a quelques jours, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a confirmé que le gouvernement entend bien se tenir pleinement au calendrier des privatisations prévues pour 2019, y compris celles d’ADP et de la FDJ.

Ces cessions, auxquelles doit s’ajouter notamment celle d’actifs d’Engie (ex-GDF), doivent servir à alimenter un fonds de 10 milliards d’euros pour l’innovation.

Le ministre a indiqué l’utilisation de ces actifs en faveur de la recherche médicale de pointe, du stockage des énergies renouvelables et des moteurs de l’intelligence artificielle, estimant qu’il s’agit d’investissements « stratégiques pour la génération qui vient ».

Actuellement, l’État français détient 72 % du capital de La Française des Jeux et 50 % de celui d’ADP.

Après cet examen du Sénat, la loi Pacte sera réexaminée par l’Assemblée nationale, où elle a déjà été approuvée en première lecture.