L’économie de Chiang Mai, fortement dépendante du tourisme, a déjà perdu 100 milliards de bahts (2,7 milliards d’euros) cette année en raison de la pandémie de coronavirus Covid-19, selon la Chambre de commerce. Cette province du nord de la Thaïlande fonde désormais ses espoirs sur le train de mesures de relance du gouvernement pour tenter de secourir son économie chancelante.
Varodom Pitakanonda, président de la Chambre de commerce de Chiang Mai, affirme que les revenus du tourisme à Chiang Mai ont considérablement diminué cette année. Principalement en raison des restrictions draconiennes imposées pour contrôler la maladie en Thaïlande et dans le reste du monde.
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Au cours des neuf premiers mois de l’année, la consommation privée a accusé un net recul en raison du déclin du pouvoir d’achat.
En outre, la confiance des ménages demeure très basse, alors que l’investissement privé a lui aussi poursuivi sa baisse, ajoute-t-il.
Les dépenses ont en effet diminué dans tous les secteurs, et notamment dans les services, les produits de base et l’automobile, alors que le tourisme est le plus lent à se redresser. Si une seconde vague de Covid-19 peut être évitée, l’économie pourrait repartir plus rapidement, et « l’aide du gouvernement pourrait contribuer à stimuler la consommation », affirme-t-il.
Attirer les touristes locaux à Chiang Mai
Le président de la Chambre de commerce se déclare également convaincu que les initiatives du gouvernement en matière d’emploi, comme le projet « Une université, un tambon [sous-district] », contribueront à réduire le chômage.
En outre, M. Varodom explique que la Chambre de commerce de Chiang Mai a lancé de nombreux programmes pour stimuler l’économie de la province dès la fin de cette année et pour toute l’année 2021.
Le principal vise à attirer les voyageurs domestiques à Chiang Mai et dans les régions voisines, avec pour objectif de générer des revenus de quelque 70 milliards de bahts (1,9 milliards d’euros).
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Un autre cible le tourisme médical et de bien-être pour les longs séjours et entend utiliser les technologies spécialisées de la province, ses hôpitaux de niveau international et ses établissements de bien-être pour transformer Chiang Mai en une « medicopolis », c’est-à-dire une ville dédiée à la santé.
Il indique également au Bangkok Post que les entreprises locales souhaitent que le gouvernement transforme deux postes-frontière temporaires avec le Myanmar (Birmanie) — Kew Pha Wok et Ban Lak Tang — en points de contrôle permanents.
Il précise par ailleurs que la province prépare des infrastructures de « quarantaine locale alternative » pour le retour des touristes étrangers munis d’un « visa touristique spécial », bien que le nombre de personnes autorisées à entrer à Chiang Mai soit limité à 400 par jour.
Les frontières thaïlandaises doivent rouvrir sans quarantaine
Dans ce contexte, le 7 octobre, le Conseil international des aéroports et l’Association internationale du transport aérien (IATA) ont lancé un appel commun en faveur d’une approche cohérente au niveau mondial pour le contrôle des voyageurs, en lieu et place des mesures de quarantaine.
Alexandre de Juniac, directeur général et PDG de l’IATA, estime que les frontières doivent être rouvertes sans quarantaine et que les pays doivent recourir à des tests systématiques afin de restaurer les liaisons.
« Le risque qu’un passager contracte la Covid-19 lors de son transit semble minime. Seuls 44 cas potentiels de transmission au cours d’un vol ont été identifiés parmi 1,2 milliard de voyageurs, c’est-à-dire un pour 27 millions », explique-t-il.
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Cette analyse intervient en référence au constat de l’IATA quant au drame que vivent les transporteurs à l’heure actuelle. Au cours du second semestre 2020, le secteur devrait brûler 77 milliards de dollars de liquidités (soit près de 13 milliards par mois ou 300 000 par minute), malgré la reprise des activités.
La lente relance de l’aérien entraînera des pertes mensuelles moyennes de 5 à 6 milliards de dollars pour les compagnies en 2021 et l’IATA prévoit que l’industrie ne renouera pas avec les bénéfices avant 2022.
Selon les données des experts de l’Air Transport Action Group, la grave récession de cette année, combinée à une reprise poussive, menace 4,8 millions d’emplois dans l’ensemble du secteur de l’aviation.