Le sentiment des investisseurs au sujet de la politique intérieure thaïlandaise s’est quelque peu renforcé, mais la question de la stabilité du prochain gouvernement continue de peser sur les perspectives économiques, selon une étude de la Siam Commercial Bank (SCB).
Le 5 juin, Prayut Chan-o-cha a été désigné au poste de Premier ministre, lors d’un vote au Congrès réunissant les deux organes du Parlement, à savoir la Chambre des représentants et le Sénat. Ce vote a permis de clarifier davantage le contexte politique local.
Cependant, le centre de recherche économique de la SCB a indiqué que le futur gouvernement pourrait avoir du mal à concilier les intérêts de chaque parti de sa coalition, dont les promesses faites aux électeurs ne sont pas les mêmes. De plus, le nombre de députés du camp du gouvernement et de celui de l’opposition est relativement proche, ce qui soulève la question de la pérennité du nouveau gouvernement et de sa stabilité.
L’indice SET de la Bourse de Thaïlande a progressé de plus de 50 points depuis le 4 juin, après que la question de la composition du nouveau gouvernement se soit clarifiée. Les investisseurs s’attendent à ce que les méga-projets en cours, notamment dans les secteurs ferroviaire, portuaire et de l’Eastern Economic Corridor, se poursuivent dans la mesure où la coalition gouvernementale sera probablement composée de certains membres de l’administration en place.
Cependant, l’exécutif aura du mal à faire avancer de tels projets si le contexte politiquement demeure confus.
Soutenir davantage les PME thaïlandaises
De plus, Prayut Chan-o-cha devra s’adapter aux revendications et à l’électorat de chaque parti politique.
Bien que certains objectifs puissent être similaires, les détails s’annoncent différents. Cela pourrait se traduire par un casse-tête pour le Premier ministre concernant l’affectation des budgets pour le financement de politiques à long terme, tels que le revenu minimum garanti pour les agriculteurs, les allocations sociales en faveur des femmes enceintes, les allocations familiales et les aides aux foyers les plus défavorisés, estime SCB.
La banque recommande au gouvernement de privilégier des mesures de relance économique qui auront un effet de levier sur la croissance économique globale.
En outre, le nouveau gouvernement devra contribuer à soutenir les petites et moyennes entreprises, dont les capacités ont diminué au cours des dernières années, comme en témoignent les prêts non performants des PME, plus élevés que ceux des grandes entreprises.
Selon un rapport du Forum économique mondial, les facteurs les plus nuisibles aux affaires en Thaïlande sont l’instabilité gouvernementale et les coups d’État.