La Thaïlande veut interdire l’importation de déchets plastiques et électroniques

Le Gouvernement thaïlandais veut interdire complètement l'importation de déchets plastiques et électroniques d'ici deux ans
Le Gouvernement thaïlandais veut interdire complètement l’importation de déchets plastiques et électroniques d’ici deux ans (Photo : Rwanda Green Fund)

Le Gouvernement thaïlandais souhaite que l’importation de toutes sortes de déchets électroniques et plastiques soit interdite afin de protéger l’environnement, mais les entreprises de recyclage craignent pour leur avenir.

Une réunion a eu lieu mercredi entre les différentes agences concernées afin de résoudre les problèmes environnementaux créés par les déchets électroniques et plastiques. Celle-ci s’est conclue par une résolution visant à interdire l’importation des déchets dangereux en Thaïlande.

Le Ministre des Ressources Naturelles et de l’Environnement, le Général Surasak Kanchanarat, a souligné que les questions d’environnement et de santé publique doivent passer avant le profit et le développement industriel.

Conformément à cette initiative, le Ministère a décidé d’interdire l’importation de 411 types de déchets électroniques. L’importation de déchets plastiques sera quant à elle complètement interdite au cours des deux prochaines années.

La résolution prévoit toutefois quelques exceptions et autorisera l’importation de produits de télécommunications électroniques et de photocopieuses usagés pour réparation et réutilisation.

En outre, l’acier, le cuivre et l’aluminium pourront encore être importés à des fins industrielles, à condition qu’ils soient propres et non mélangés à d’autres matières.

Le Ministre des Ressources Naturelles et de l’Environnement a demandé à ses homologues de l’Industrie et du Commerce d’émettre un règlement ministériel visant à légiférer sur ce sujet.


Le secteur du recyclage des déchets s’inquiète

M. Surasak a admis que l’interdiction d’importer des déchets dangereux affectera certainement l’industrie du recyclage et certains exploitants, mais il a ajouté qu’il était important de mettre en œuvre l’interdiction maintenant pour s’assurer que la Thaïlande ne devienne pas la poubelle du monde.

« Nous devons donner la priorité à la protection de l’environnement et de la santé de nos concitoyens avant le développement industriel », a-t-il déclaré.

« Je n’ai aucun doute que le recyclage des matières plastiques et des pièces électroniques usagées est une activité rentable à l’heure actuelle. Certains exploitants d’entreprises peuvent tirer beaucoup de profits de l’industrie du recyclage, mais qu’est-ce que le pays gagnera de leur prospérité lorsque notre environnement sera pollué et que la population en souffrira ? »

Il a demandé aux opérateurs économiques de l’industrie du recyclage de se conformer et de s’adapter aux changements réglementaires nécessaires. Il a indiqué que ceux-ci pourraient présenter leur point de vue et demander des amendements s’ils disposent de méthodes efficaces pour contrôler la pollution et les impacts environnementaux de leurs activités.

Le secteur industriel s’est inquiété du fait que la période transitoire de deux ans prévue pour l’interdiction des déchets plastiques soit trop courte. Ils ont également fait valoir que les déchets plastiques importés sont moins chers et de meilleure qualité que les déchets plastiques domestiques, ce qui signifie que leurs entreprises sont confrontées à des problèmes de pérennité et pourraient être contraintes de fermer leurs portes.

M. Surasak a dit comprendre la situation de l’industrie du recyclage du plastique. Le coût des déchets plastiques importés n’est que de 6 ฿ contre 12 ฿ pour ceux du marché national.

Il a fait valoir que si la Thaïlande continuait d’importer des déchets plastiques de l’extérieur pour les recycler sur la base du facteur prix, ceux-ci ne seraient pas gérés correctement et le problème déjà très grave des déchets dans le pays pourrait s’aggraver.

« Nous devons nous assurer que les déchets intérieurs soient utilisés en premier lieu par l’industrie du recyclage avant d’en importer de l’étranger. Nous devons être sûrs qu’ils ne causeront pas de problèmes environnementaux à notre pays, car le Gouvernement et nos citoyens veulent maintenir un environnement propre et un avenir viable pour les générations futures », a-t-il dit, cité par The Nation.