Le centre de recherche de la banque Kasikorn (KBank) a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique en Thaïlande à 2,5 % cette année, contre 2,8 % initialement envisagés. Pour l’année prochaine, les projections s’établissent à 2,7 %.
Intervenant lors d’une conférence de presse, les économistes de Kasikorn ont déclaré qu’ils avaient abaissé leurs anticipations de croissance en raison de la contre-performance des exportations, d’investissements inférieurs aux prévisions et du retard affectant le budget 2020.
Mme Nattaporn Triratanasirikul, directrice générale adjointe du centre de recherche, a indiqué que la croissance économique de l’année prochaine devrait atteindre 2,7 %.
Cette croissance sera largement tirée par les dépenses budgétaires du gouvernement central de Bangkok. En conséquence, si des troubles politiques ou des retards dans ces dépenses surviennent, l’évolution du produit intérieur brut (PIB) thaïlandais pourrait être réduite à 2,5 % seulement.
Dans le même temps, les exportations pourraient continuer leur contraction. Cette situation est due aux mauvaises performances économiques des principaux marchés clients de la Thaïlande, à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine — qui pourrait perdurer — ainsi qu’au renforcement du baht. La perspective de nouvelles baisses de taux de la part de la Réserve fédérale américaine exercera également une pression accrue sur le dollar américain.
Les banques thaïlandaises devraient quant à elles avoir à surmonter plusieurs difficultés, conséquence du climat économique général. La croissance des crédits devrait rester inchangée à 3,5 %. Les prêts non performants pourraient augmenter l’an prochain, tandis que les commissions des banques devraient enregistrer une hausse limitée à 1 ou 2 %.
Le tourisme, toujours un moteur de croissance
Mme Kevalin Wangpichayasuk, de la direction du centre de recherche Kasikorn, a déclaré qu’un renforcement du baht thaïlandais en 2020 entraînerait également une baisse de la production manufacturière et donc des suppressions de postes. Sur la base d’estimations provisoires, plus de 30 000 emplois pourraient être touchés après la disparition de 100 000 cette année.
Parallèlement, la sécheresse pourrait empirer l’année prochaine, avec des niveaux d’eau dans les barrages et réservoirs qui demeurent au plus bas. La production agricole pourrait souffrir de cette éventuelle aggravation climatique.
Au sujet de la récente hausse du salaire minimum, bien que son impact sur l’inflation restera limité pour 2020, elle pourrait représenter un défi pour les entreprises. Avec une majoration moyenne de 5 bahts (0,15 euro), le coût de la main-d’œuvre augmentera de 0,3 %.
De son côté, le secteur de l’immobilier n’a pas encore rebondi. En effet, le marché accumule désormais près de 200 000 unités neuves invendues. Ce nombre reste trop élevé pour que les promoteurs puissent les écouler à court terme.
Le tourisme, qui compte pour 18 % au PIB du Royaume, devrait en revanche poursuivre son essor. Même si les arrivées de visiteurs internationaux devraient croître à un rythme moins soutenu en 2020, de 2 à 3 %. Certains marchés, notamment la Chine, l’ASEAN et l’Inde — en plus du tourisme domestique — contribueront à stimuler le secteur.