Récemment malmené par un ralentissement de la fréquentation des vols domestiques et une forte volatilité des arrivées de touristes chinois, le trafic aérien en Thaïlande pourrait bien avoir atteint un seuil de saturation, comme l’a indiqué K Ajith, analyste pour la banque d’investissement basée à Singapour UOB-Kay Hian.
Ces derniers temps, le tourisme a apporté une contribution démesurée à l’économie thaïlandaise. Cet essor des activités a été principalement alimenté par le flux continu de voyageurs chinois et indiens.
En outre, comme le souligne Nalin Chutchotitham, analyste pour Citibank, même si le tourisme progresse à un rythme moins soutenu que par le passé, ce secteur d’activité demeure synonyme de croissance. Des mesures de relance telles que les subventions gouvernementales en faveur des voyages intérieurs devraient aussi stimuler les dépenses en cette fin d’année.
Cependant, à l’occasion de la publication des résultats de l’entreprise publique Airports Of Thailand pour l’exercice comptable qui s’est achevée le 30 septembre 2019, M. Ajith a fait état d’une remarque de la direction au sujet des « compagnies aériennes low-cost qui sont au point de saturation ».
Le groupe gère les aéroports de Bangkok Suvarnabhumi, Bangkok Don Mueang, Phuket, Chiang Mai, Chiang Rai et Hat Yai. Ceux-ci concentrent la plus grande partie du trafic aérien en Thaïlande.
Et alors que « la croissance du trafic intérieur ne devrait pas réellement progresser », celle du trafic international demeure « fortement tributaire des visiteurs chinois, qui dépendent eux-mêmes des aléas de leur économie et de l’évolution des tendances de voyage », ajoute M. Ajith.
Mais une redynamisation du tourisme chinois pourrait constituer un élément catalyseur et un moteur des revenus passagers à court terme.
Les compagnies à bas coûts représentent environ 30 % des capacités de transport aérien dans la région Asie-Pacifique, selon une étude réalisée cette année par le Centre pour l’aviation CAPA. Pour la Thaïlande, en 2018, le taux de pénétration de ces compagnies low-cost était de 72 % pour les vols intérieurs et de 32 % pour les vols internationaux.
M. Ajith a aussi noté que Suvarnabhumi et Don Mueang ont tous deux enregistré une baisse du nombre de passagers domestiques en cette fin d’année 2019. Et ce, malgré la progression des arrivées de Chinois et Japonais qui ont permis de soutenir les flux internationaux.