Thaïlande : les touristes ont laissé une ardoise de 300 millions de bahts aux hôpitaux en 2018

Thaïlande : les touristes ont laissé une ardoise de 300 millions de bahts aux hôpitaux en 2018
Les autorités estiment à 300 millions de bahts le montant des frais médicaux non réglés par les touristes étrangers en Thaïlande l’année dernière (Photo : Voice TV)

Les touristes étrangers en Thaïlande ont omis de payer un total de 300 millions de bahts (environ 8,3 millions d’euros) de frais médicaux auprès des hôpitaux publics l’année dernière, incitant le gouvernement à créer des centres de recouvrement pour tenter d’encaisser les sommes dues.

« Ce problème touche principalement les villes touristiques », a déclaré le Dr Nattawuth Prasertsiripong, directeur général du Département de promotion des services de santé (HSSD).

Il a indiqué que le HSSD avait établi des centres de recouvrement à Chon Buri (Pattaya), Chiang Mai, Phuket, Phang Nga et Surat Thani pour aider les hôpitaux publics à percevoir les arriérés qui leur sont dus par des étrangers ayant été sous leurs soins.

« Les centres travailleront avec les organismes concernés et assureront le suivi des paiements », a déclaré Nattawuth.

Un responsable de la santé publique s’exprimant sous couvert de l’anonymat a déclaré que de nombreux touristes étrangers se retrouvent souvent à court d’argent pendant leurs longs séjours en Thaïlande. « Et quand ils ont besoin de soins médicaux, ils ne paient pas. »

Dans certains cas, a-t-il ajouté, des étrangers ont été hospitalisés pendant des mois sans même payer un seul baht.

« Nous avons essayé de demander l’aide de leurs consulats et ambassades, mais toutes les affaires ne peuvent pas être résolues de cette façon », a-t-il constaté.

Natthawuth a déclaré qu’il avait entendu parler de certains établissement qui obligent les touristes étrangers à signer un contrat pour régler leurs factures ultérieurement. Mais il est en réalité bien difficile de réclamer ces sommes après le départ de l’hôpital.

« C’est en partie parce que les hôpitaux publics n’ont pas d’expertise en matière de recouvrement de créances. Nous espérons donc que les centres de réclamations seront la solution. »

Le HSSD espère l’ouverture de plusieurs nouveaux centres cette année.

Vers une assurance voyage obligatoire en Thaïlande ?

Le département a également discuté avec différentes organisations de la possibilité d’offrir aux visiteurs étrangers une assurance voyage bon marché.

Natthawuth a exprimé son souhait de voir les assurances voyage devenir obligatoires pour tous les visiteurs étrangers afin d’éviter que les hôpitaux publics n’aient à supporter cette charge supplémentaire.

« Pour le moment, nous considérons que le minimum serait que tous les voyagistes organisant des séjours en Thaïlande et acheminant des touristes exigent qu’ils aient une assurance voyage », a-t-il fait valoir.

À plus long terme, il aimerait que les touristes séjournant sur de longues périodes soient tenus de souscrire une assurance vie, une assurance accident et une assurance maladie.

« Nous envisageons également de rendre l’assurance obligatoire pour les étrangers âgés qui prennent leur retraite en Thaïlande. Sinon, les hôpitaux publics devront une fois de plus supporter ce fardeau. »

« Nous devons tenir compte du fait que de nombreux retraités étrangers vivent à Chiang Mai. Il nous faut préparer des mesures appropriées pour nous assurer qu’elles ne deviennent pas une contrainte pour le système de santé publique », a déclaré Nattawuth.

L’an dernier, le comité central de médecine thaïlandais a approuvé le principe d’une obligation d’assurance maladie pour la première année de séjour des immigrants de longue durée nouvellement arrivés dans le pays. Ceux-ci, et d’autres étrangers prévoyant de rester en Thaïlande au moins une année, pourraient ainsi souscrire des assurances couvrant jusqu’à 40 000 bahts (environ 1 100 euros) pour les consultations externes et 400 000 bahts (environ 11 100 euros) pour les hospitalisations.

Selon une autre source à Chiang Mai, les autorités considèrent également les frais médicaux des apatrides et migrants des pays voisins. Ces personnes n’étant généralement pas en mesure de payer les traitements reçus dans les hôpitaux publics.

« Nous espérons que les services compétents fourniront les fonds nécessaires pour prendre soin de ces personnes », a ajouté la même source.