Le secteur du tourisme devra probablement patienter jusqu’en 2022 avant de pouvoir bénéficier de revenus « normaux », soit 80 % du niveau prépandémique, alors que les principaux marchés demeurent réticents à l’idée d’assouplir les mesures relatives aux voyages tant qu’un vaccin contre le coronavirus Covid-19 ne sera pas distribué à grande échelle, estime l’Autorité du tourisme de Thaïlande (TAT).
Le gouverneur de la TAT, Yuthasak Supasorn, explique que les perspectives pour 2021 restent incertaines en raison de nombreux facteurs imprévisibles. Les infections continuent en effet de sévir dans la majorité des pays, ce qui implique des restrictions strictes.
L’Organisation mondiale du tourisme prédit un rebond dans le secteur des voyages internationaux vers le troisième trimestre de 2021 ou en 2022. Pour sa part, la TAT partage les mêmes perspectives après avoir constaté que les principales nations cibles du tourisme thaïlandais privilégient désormais le marché intérieur.
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Il ne faut donc pas s’attendre à des déplacements à grande échelle vers l’étranger avant que les populations ne soient vaccinées.
Il y a quelques jours, Yang Xin, chargé d’affaires à l’ambassade de Chine, et Phiphat Ratchakitprakarn, ministre du Tourisme et des Sports, se sont rencontrés pour discuter des perspectives pour l’année prochaine.
Les visiteurs chinois, qui représentent environ 10 millions de personnes, soit 25 % des arrivées étrangères en 2019, ne se rendront probablement pas massivement en Thaïlande tant qu’il n’y aura pas de résultats probants concernant un vaccin.
La Thaïlande pourrait commencer à recevoir un nombre modéré de visiteurs internationaux au cours du deuxième ou troisième trimestre de l’année prochaine, en provenance des marchés long-courriers, à l’approche de la période estivale, que certains considèrent comme une saison à moindre risque pour la propagation du virus, déclare M. Yuthasak.
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Il ajoute que bien que les nouvelles se révèlent encourageantes en matière de développement de vaccins, il faudra probablement attendre une année entière pour les produire, les distribuer à travers le monde et, plus important encore, redonner confiance aux voyageurs.
« Nous avons défini 2021 comme une année d’ajustement avant de voir un rebond en 2022. Nous prévoyons que la Thaïlande enregistrera 2 500 milliards de bahts (69,4 milliards d’euros) de recettes touristiques en 2022, soit 80 à 90 % de celles de 2019, qui avaient atteint 3 000 milliards de bahts (83,3 milliards d’euros) », estime M. Yuthasak.
Le défi pour la Thaïlande, lorsque la pandémie aura régressé, consistera à faire passer les dépenses moyennes par voyage entre 50 000 et 60 000 bahts (entre 1 400 et 1670 euros), soit le même niveau qu’avant la crise sanitaire.
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M. Yuthasak souligne que le tourisme international aura probablement besoin de deux ans pour se redresser, y compris pour les voyages des Thaïlandais vers l’étranger.
« Il y aura davantage de demandes accumulées d’ici à 2022, mais dans un premier temps, nous devons accepter que le volume ne soit pas aussi élevé qu’avant la pandémie », explique M. Yuthasak. La Thaïlande devrait largement dépendre du tourisme intérieur l’année prochaine.
Le gouvernement envisage ainsi de prolonger son train de mesures en faveur des voyages nationaux. La campagne « Nous voyageons ensemble », qui subventionne 40 % des dépenses hôtelières et des billets d’avion, devrait être étendue jusqu’à Songkran, le Nouvel An traditionnel, en avril.
Parmi les 5 millions de nuitées proposées dans le cadre de ce programme, 1,15 million est encore disponible.
La TAT s’attend à ce que la totalité soit utilisée cette année, à savoir un mois avant la date limite du 31 janvier 2021.