Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, continue d’être recouverte d’un épais nuage de pollution, avec des niveaux de particules fines PM2,5 dépassant largement les niveaux recommandés, plongeant cette province touristique dans une situation de crise.
Ce smog s’est tellement amplifié qu’un vol de la compagnie aérienne chinoise Spring Airlines, qui avait quitté Shanghai en direction de l’aéroport de Chiang Mai dimanche, a dû être dérouté vers Bangkok-Suvarnabhumi, à quelque 700 kilomètres plus au sud. Il s’agissait du quatrième vol ayant dû être dérouté au mois de mars en raison des problèmes de visibilité causés par la brume de pollution.
Cette situation a incité le Premier ministre Prayut Chan-o-cha à charger les ministères des Ressources naturelles, de l’Environnement et de l’Intérieur de trouver immédiatement des solutions à ce problème, tant à Chiang Mai que dans les provinces voisines.
Le niveau de PM2,5 (particules fines inférieures à 2,5 micromètres) enregistré par le Département de contrôle de la pollution (PCD) était d’un peu plus de 200 microgrammes par mètre cube (µg/m³) dimanche soir. Néanmoins, selon le site AirVisual, ce taux aurait culminé à plus de 500 µg/m³ dans l’après-midi.
Le seuil de sécurité sanitaire en Thaïlande est fixé à 50 µg/m³, alors que la norme de l’Organisation mondiale de la santé est de 25 µg/m³.
En conséquence, Chiang Mai a une nouvelle fois été tristement classée par AirVisual comme étant la ville où la qualité de l’air était la plus mauvaise du monde.
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L’Institut de recherche en sciences sanitaires de l’Université de Chiang Mai a conseillé à la population de porter des masques de protection en toute circonstance, y compris à l’intérieur des bâtiments.
Kwanchai Supharatphinyo, directeur de l’Institut, a déclaré que la très mauvaise qualité de l’air qui régnait dans la région était composée de « poussières toxiques ayant atteint un niveau critique ».
Le directeur général du PCD, Pralong Damrongchai, a quant à lui déclaré que ce smog était la conséquence d’incendies de forêt et de brûlis à grande échelle, tant en Thaïlande que dans les pays voisins tels que le Myanmar (Birmanie) et le Laos.
Il a ajouté que la pollution de l’air à Chiang Mai et dans la partie septentrionale de la Thaïlande était aggravée cette année par le phénomène « El Niño » qui avait rendu l’atmosphère plus sèche. D’énormes quantités de feuilles et de déchets agricoles se sont également accumulés au cours des deux dernières années, alimentant ainsi ces incendies.
Interrogé sur le fait de savoir si le PCD devait déclarer la ville de Chiang Mai en tant que « zone spéciale » pour lutter contre la pollution, comme demandé par les habitants, M. Pralong a répondu que cela ne résoudrait pas le problème actuel.