La croissance économique du Laos devrait rester stable cette année et l’année prochaine, soutenue par l’expansion des secteurs de l’agriculture, de l’énergie, de l’industrie et des services, selon un nouveau rapport de la Banque asiatique de développement (BAD).
L’étude sur les perspectives de développement en Asie pour 2019 prévoit que le produit intérieur brut (PIB) du Laos atteindra 6,5 % en 2019 et en 2020.
La croissance industrielle devrait légèrement augmenter, passant de 8,0 % en 2018 à 8,1 % en 2019, principalement sous l’effet du développement soutenu des infrastructures et de l’augmentation de la production électrique.
Le secteur agricole devrait croître de 2,5 % en 2019 et 2020 et le secteur des services de 6,7 %, grâce aux efforts déployés par le gouvernement pour attirer davantage de touristes venus de Chine et des pays voisins.
Cette stabilité de la croissance économique du Laos s’explique par la reprise de la production agricole et la forte croissance de la production d’électricité, de la construction et des services liés au tourisme, a déclaré M. Yasushi Negishi, directeur national de la BAD au Laos.
« Pour maintenir une stabilité macroéconomique et parvenir à une croissance durable, le gouvernement devrait continuer à réduire la dette publique et à améliorer la gestion des finances publiques dans des domaines tels que le recouvrement des recettes, la gestion de la dette et la réduction des déficits budgétaires au cours des prochaines années », a-t-il déclaré.
L’inflation devrait se maintenir à 2,0 % en 2019 et en 2020, alors que les cours mondiaux du pétrole devraient être inférieurs à ceux de 2018 et que les prix des produits alimentaires devraient rester bas en raison de la reprise de la production agricole.
Certains risques pèsent toujours
Le déficit de la balance courante devrait se creuser pour atteindre 9,5 % du PIB en 2019 et 10 % en 2020. Les exportations d’électricité augmenteront cette année, grâce à de nouvelles capacités de production, ce qui permettra d’augmenter le volume des exportations du pays de 12 % en 2019 et 2020.
Dans le même temps, la croissance des importations s’accélérera de 13 % cette année et de 12 % en 2020 pour soutenir la construction de projets hydroélectriques, d’autoroutes et de voies ferrées.
Les réserves internationales devraient quant à elles diminuer, pour s’établir à un peu moins d’un milliard de dollars américains en 2019, soit 1,3 mois d’importations.
Néanmoins, des risques subsistent, notamment un contexte commercial mondial incertain, tandis que la détérioration potentielle de la situation fragile du pays en matière de paiements extérieurs constitue un risque domestique majeur, tout comme les éventuelles catastrophes naturelles.
Dans la plupart des pays asiatiques en développement, la croissance reste soutenue, mais elle devrait se tasser cette année et l’année prochaine dans un contexte de ralentissement de la demande mondiale et de tensions commerciales persistantes.
La BAD prévoit que la croissance dans la région ralentira à 5,7 % en 2019 et 5,6 % en 2020.
En excluant les économies nouvellement industrialisées comme la Chine, la Corée du Sud et Singapour, les pays asiatiques en développement devraient voir leur PIB augmenter de 6,2 % en 2019 et 6,1 % en 2020, contre 6,4 % en 2018.
La région étant confrontée à des risques de catastrophes naturelles de plus en plus élevés, les pays en développement doivent renforcer sans plus attendre leur résilience avant que ne surviennent ces catastrophes, notamment en améliorant leur planification, en allouant des fonds publics et en développant les assurances.