Avec 19 cas confirmés à ce jour, la Thaïlande demeure le pays le plus concerné par le coronavirus après la Chine. Cette situation entraîne des conséquences notables sur sa devise, le baht, qui a atteint face à l’euro des plus bas jamais vus depuis juillet 2019.
La paire euro/baht a ainsi clôturé à 34,63 le vendredi 31 janvier.
Entre le 27 janvier — lorsque la paire euro/baht s’échangeait à 33,68 — et le 31 janvier, la hausse a été de 2,82 %, après plusieurs journées consécutives de forte baisse de la devise thaïe par rapport à l’euro.
En ce qui concerne la paire dollar/baht, le bond s’est également révélé impressionnant avec un plus haut à 31,25 le 30 janvier, du jamais vu depuis juin 2019.
Depuis l’ouverture à 30,58 le 27 janvier, le dollar a gagné 2,20 % face à la monnaie thaïlandaise.
Le baht, la devise la plus performante de 2019
Cet affaiblissement du baht est de toute évidence dû aux inquiétudes relatives au coronavirus « 2019-nCoV ». En particulier, son impact sur le tourisme, puisque les Chinois constituent le principal contingent de voyageurs en Thaïlande. Cependant, cette baisse est également rendue possible par le fait que le baht avait nettement augmenté au cours de l’année écoulée.
L’année 2019 fut en effet caractérisée par une forte croissance de la devise thaïlandaise, de près de 9 %. Il s’agit là de la meilleure performance parmi tous les pays d’Asie. Grâce à son excédent commercial considérable et à ses importantes réserves de change, la Thaïlande a attiré des investisseurs à la recherche d’actifs refuges au moment où le conflit économique entre la Chine et les États-Unis s’intensifiait.
Les réserves de change de la banque centrale ont atteint 222 milliards de dollars. Quant à l’excédent de la balance commerciale, il s’élevait à 3,38 milliards de dollars en novembre.
À plusieurs reprises, les autorités sont intervenues afin de tenter de juguler la hausse de la devise locale, notamment par le biais de baisses de taux et d’un assouplissement des règles relatives aux sorties de capitaux. L’objectif était clair : éviter un impact excessif sur les exportations et le tourisme, mais leurs actions n’ont finalement eu qu’une efficacité limitée.
Cependant, il apparaît peu probable que les autorités thaïlandaises soient satisfaites de la baisse actuelle de la monnaie locale. Certes, d’un côté, celle-ci pourrait favoriser les exportations. Mais de l’autre, le motif même de ce recul, le coronavirus de Wuhan, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’une des industries les plus importantes du pays, le tourisme.