Une dizaine de migrants ont été blessés, dont quatre se trouvent entre la vie et la mort, lors d’une rixe jeudi, entre ressortissants de nationalités afghane et érythréenne, après une distribution de repas, à Calais, ville portuaire emblématique de la crise migratoire.
Le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb s’est rendu sur les lieux jeudi soir.
Selon un bilan provisoire, au moins 17 personnes ont été blessées dans une bagarre, à Calais où se trouvent environ 800 migrants, selon les derniers chiffres des associations, ou entre 550 et 600, selon la préfecture.
Le vaste bidonville baptisé la « jungle » de Calais, où s’entassaient plus de 8.000 personnes, a été démantelé en octobre 2016 mais d’autres migrants sont revenus dans cette ville emblématique de la crise migratoire dans l’espoir de gagner le Royaume-Uni.
« Après les graves incidents survenus aujourd’hui, je me rends dès ce soir à Calais pour un point de situation avec le préfet, la maire de la ville et les acteurs locaux », avait écrit le ministre Collomb sur Twitter.
Une première rixe a opposé jeudi, vers 15 heures, des migrants de nationalités afghane et érythréenne après une distribution de repas, ont expliqué aux médias français les services de la préfecture. Certains ont été blessés par balle.
4 migrants entre la vie et la mort
« Le pronostic vital des quatre blessés par balle est engagé », a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer, précisant que d’autres avaient été blessés par des « coups de barre de fer » lors d’une nouvelle rixe en fin d’après-midi.
« Les forces de police sont intervenues pour protéger les migrants de nationalité afghane pris à partie par 150 à 200 migrants de nationalité érythréenne », a précisé la préfecture.
Ces violences interviennent alors qu’une opération anti-squat a été menée par la police jeudi matin.
La dernière rixe entre migrants s’étant soldée par des blessures par balle remonte au 25 novembre 2017, lors d’un échange de tirs entre deux groupes d’Afghans. Cinq d’entre eux avaient été blessés.
Le 16 janvier dernier, le président français Emmanuel Macron s’était rendu à Calais où il avait revendiqué « un discours de vérité » sur la crise migratoire, en plaidant à la fois pour « un devoir d’humanité » vis-à vis des migrants et le respect de « l’ordre républicain ».
Il avait annoncé que l’État allait prendre en charge la distribution des repas, aujourd’hui assurée par des associations.