La banque centrale de Thaïlande a comme prévu maintenu son taux directeur mercredi, mais l’hypothèse d’une hausse à venir se renforce.
Cinq des sept membres du comité présents à la réunion ont voté en faveur du maintien du taux de rachat des obligations à un jour à 1,5 %, soit le même depuis 2015. Deux ont voté en faveur d’une augmentation à 1,75 %, contre un seul lors des réunions de juin et d’août.
« Le comité a estimé que la politique monétaire devait rester modérée, même si ce besoin devrait être progressivement atténué », a déclaré la banque centrale dans son communiqué.
La plupart des banques centrales d’Asie du Sud-Est ont relevé leurs taux cette année pour aider leurs devises, prises dans un mouvement baissier touchant l’ensemble des marchés émergents, alors que le baht thaïlandais est la seule devise asiatique à s’être appréciée par rapport au dollar ce trimestre.
Bien que les importantes réserves de change de la Thaïlande et l’excédent de sa balance courante ont contribué à protéger le pays contre les pires effets de la volatilité, les responsables politiques jettent les bases d’une hausse des taux. L’inflation s’est en effet accélérée, atteignant 1,62 % le mois dernier, soit le taux le plus élevé depuis 2014.
La banque centrale a maintenu ses prévisions de croissance économique pour cette année à 4,4 % et à 4,2 % pour 2019. Le taux d’inflation prévisionnel a été maintenu à 1,1 % pour 2018, tandis que celui de l’année prochaine a été revu à la baisse à 1,1 %.
La croissance économique a ralenti pour s’établir à 4,6 % au deuxième trimestre, alors qu’elle avait atteint un pic de 4,9 % au cours des trois mois précédents, son plus haut niveau en cinq ans. Les perspectives commerciales sont cruciales, car les exportations de biens et de services représentent environ les deux tiers du produit intérieur brut.
Selon Tamara Henderson, de Bloomberg, « La Banque de Thaïlande se dirige vers une hausse des taux. Bien que l’orientation soit claire, le calendrier est moins précis. Même si une hausse à la prochaine réunion ne peut être exclue, nous pensons qu’un changement plus tard dans l’année est plus probable. »