Des partis politiques et des groupes issus de la société civile ont réclamé la présence d’observateurs étrangers pour suivre les élections générales prévues en février en Thaïlande, dans le but de s’assurer que le scrutin respecte les normes internationales d’équité et de transparence.
Cet appel à l’unisson a été lancé en réponse aux récentes déclarations du Ministre des Affaires Étrangères, Don Pramudwinai. Celui-ci avait affirmé que les observateurs étrangers n’étaient pas nécessaires et que leur présence ne pouvait que suggérer un problème potentiel lors de ces élections.
Il a ajouté dimanche que les pays développés, notamment le Japon et Singapour, ne disposaient pas d’observateurs étrangers pour superviser leurs élections nationales.
Pongsak Chan-on, coordinateur pour la Thaïlande de l’Asian Network of Free Elections, a indiqué que la présence d’observateurs renforcerait la crédibilité du processus électoral thaïlandais.
Si la junte au pouvoir veut prouver sa sincérité en permettant un vote libre, c’est d’autant plus nécessaire, a-t-il déclaré.
« Cette élection est la première à avoir lieu après le coup d’État, nous devons donc faire preuve de transparence pour nous assurer qu’elle soit libre et équitable », a fait valoir Pongsak. « Les observateurs étrangers contribueront également à renforcer la confiance de la communauté internationale et des investisseurs. S’ils veulent faire confiance à la Thaïlande, ils doivent voir comment les élections se déroulent. »
Il a déclaré que son réseau avait déjà demandé à la Commission Électorale de Thaïlande de permettre à ses représentants de participer en tant qu’observateurs au scrutin du mois de février prochain. Une réponse est attendue.
Chaturon Chaisang, un des leaders du Thai Raksa Chart Party, a expliqué via un message sur Twitter que des observateurs étrangers étaient nécessaires, car la Thaïlande est l’un des rares pays dirigés par une junte militaire.
Des élections libres et équitables ?
« De nombreux pays n’ont pas besoin de ces observateurs car ils sont parfaitement démocratiques », a écrit Chaturon. « Mais nous sommes dirigés par un Gouvernement militaire et des éléments indiquent que les élections ne seront pas libres et équitables. »
La porte-parole adjointe du Parti Démocrate, Siripa Intravichien, a également déclaré hier qu’aucun pays démocratique ne devrait craindre les observateurs étrangers.
Elle a posé la question de savoir si la junte avait quelque chose à cacher. Si la réponse est non, a-t-elle dit, le pays devrait accueillir des observateurs électoraux étrangers.
De même, Kanchana Silpa-archa, dirigeante du Chart Thai Pattana, a déclaré que la Thaïlande était membre de la communauté internationale. À ce titre, elle a donc besoin d’une reconnaissance sur la scène mondiale.
« L’élection devrait être approuvée autant que possible et poser un minimum de problèmes », a-t-elle déclaré. « Je demande aux organisations internationales d’observer le scrutin pour s’assurer que nous soyons reconnus. »
Jarungvith Phumma, secrétaire général de la Commission Électorale, s’est néanmoins montré réticent à l’idée d’impliquer des observateurs étrangers, malgré la crainte que la junte ne s’interpose dans le déroulement des élections.
Bien qu’il ait admis que la présence d’observateurs étrangers puisse être positive pour l’image du pays à l’étranger, il a ajouté que son agence devait examiner les directives politiques avant de prendre une décision à cet égard.
Il a également indiqué que si des observateurs étrangers en faisaient la demande, la Commission prendrait en considération leurs requêtes.