Bien que la Chine ait connu son taux de croissance le plus faible depuis près de trois décennies en raison de contextes intérieur et extérieur difficiles, la hausse de 6,6 % du PIB enregistrée l’an dernier souligne la résistance de la deuxième puissance du monde, qui demeure une des économies les plus dynamiques et contribue grandement à la croissance mondiale.
Il faut admettre que, sur une base trimestrielle, l’économie n’a progressé que de 1,5 % au quatrième trimestre, après 1,6 % au troisième trimestre, et que les indicateurs économiques tels que la production industrielle, les ventes au détail et les investissements en capitaux fixe, tous affaiblis l’an dernier, surtout au deuxième semestre, ont fait craindre que le conflit commercial avec les États-Unis commençait à avoir une forte incidence.
Toutefois, compte tenu de la taille de l’économie – plus de 90 000 milliards de yuans (13,26 milliards de dollars) – on pouvait s’attendre à ce que son taux de croissance diminue après des décennies de développement à deux chiffres, surtout dans un contexte marqué par la montée du protectionnisme et par les efforts constants du pays pour restructurer son économie afin de pérenniser davantage cette croissance.
Certaines politiques, telles que la réduction des capacités de production excessives et la fermeture d’usines polluantes, ont inévitablement pesé sur l’économie chinoise, mais il est indispensable, pour assurer une croissance durable à long terme, de sacrifier la vitesse pour un développement plus qualitatif.
La Chine veut poursuivre sa restructuration économique
Ning Jizhe, directeur du Bureau national des statistiques, a dressé lundi la liste de certains des progrès récents réalisés par la Chine dans ses efforts de restructuration. Selon lui, la consommation et le secteur des services sont devenus les deux piliers de l’économie, la modernisation des technologies manufacturières progresse fortement et de nouveaux moteurs de croissance, tels que le commerce électronique, sont apparus et se développent.
Il faudra du temps pour que la restructuration d’une aussi grande économie prenne pleinement forme. Mais il est clair que la Chine avance à grands pas dans ses efforts continus pour rendre l’économie plus efficace et la croissance plus durable.
Bien que le différend commercial entre la Chine et les États-Unis ait ébranlé la confiance des investisseurs dans l’économie chinoise et freiné les activités liées au commerce intérieur, ralentissant ainsi la croissance, il y a lieu d’espérer que les négociations en cours aboutiront à un accord. Même si le différend se prolonge, la Chine dispose d’une grande marge de manœuvre pour procéder à des ajustements politiques et le fera si nécessaire afin d’en atténuer les effets et relever les défis qui se présentent.
Conscients que l’intérêt supérieur du pays et de sa population est en jeu, les dirigeants chinois ont indiqué à plusieurs reprises qu’ils étaient résolus à suivre la voie des réformes et de l’ouverture. Tout en adoptant des politiques d’assouplissement ciblées, telles que l’assouplissement monétaire pour soutenir l’économie réelle, la Chine approfondira également les réformes dans divers domaines pour encourager la concurrence, protéger les droits de propriété intellectuelle, élargir en conséquence les possibilités pour les investisseurs et étendre les activités.
Comme le montrent les données, le pays a les fondements, les conditions et les capacités nécessaires pour maintenir la croissance à un niveau raisonnable et assurer un développement économique soutenu et viable.