Environ 69 000 personnes étaient mobilisées samedi (26 janvier) à travers la France pour « l’acte XI » des gilets jaunes, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Cette nouvelle manifestation intervient 10 jours après le lancement du grand débat national par le gouvernement.
Les chiffres officiels communiqués par le ministre de l’Intérieur font état de 69 000 personnes dans tout le pays, dont 4 000 à Paris. Cela constitue une baisse par rapport au week-end précédent, qui avait compté environ 84 000 manifestants, dont 7 000 à Paris.
Dans la capitale, quatre marches distinctes étaient organisées, toutes ayant été préalablement déclarées auprès des autorités.
Eric Drouet et Priscillia Ludosky, deux « leaders » des gilets jaunes, qui ont récemment cherché à s’éloigner l’un de l’autre, ont participé à des marches distinctes finissant chacune à la Place de la Bastille.
Jérôme Rodrigues, un autre leader du mouvement et proche d’Eric Drouet, a été blessé à l’œil samedi après-midi, après avoir été touché par un projectile alors qu’il se trouvait face à des forces de l’ordre. Il a posté une photo de sa blessure, avec le commentaire : « Je vais perdre mon œil la famille ».
Les services de la préfecture de police de Paris ont confirmé qu’ils enquêtaient sur « les circonstances dans lesquelles cette blessure est intervenue ».
Lors de ce nouveau samedi de mobilisation, une marche menée par Priscillia Ludosky a voulu témoigner sa solidarité envers les « Territoires éloignés ». La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a rencontré plusieurs manifestants samedi, après leur rassemblement devant son ministère.
Des tensions à Paris et en province lors de « l’acte XI » des gilets jaunes
Des tensions ont par ailleurs émaillé cette journée de samedi à Evreux (Eure, Normandie), où 1 500 gilets jaunes étaient réunis devant l’hôtel de ville. Des véhicules ont été incendiés et des projectiles ont été envoyés en direction des forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes.
#Evreux Fires buring for #ActeXI#Giletsjaunes #Yellowvests #Acte11
— nonouzi (@Gerrrty) 26 janvier 2019
pic.twitter.com/wzvE5ESqnT
À Paris, des affrontements ont été signalés près de la Place de la Bastille, où des manifestants ont jeté des projectiles et arraché des éléments de mobilier urbain, tels que des clôtures et des pavés.
Les forces de l’ordre ont riposté avec des gaz lacrymogènes et un canon à eau. En soirée, on dénombrait 52 interpellations à Paris.
#GiletJaune : La situation devient tendue place de la bastille à #Paris. Barricades en place et affrontements en cours. Canon à eau déployé à l’instant. #ActeXI pic.twitter.com/0dpEJlGCk3
— Jules Bedo (@Julesbdo) 26 janvier 2019
Trois personnes ont été interpellées à Nantes, où les autorités locales ont confirmé qu’il y avait eu « de nombreux jets de projectiles et même un cocktail Molotov ».
Un autre leader du mouvement, Maxime Nicolle, a été arrêté et entendu pendant plus de deux heures à Bordeaux. Environ 200 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de police de la ville pour apporter leur soutien à Maxime Nicolle qui a finalement été relâché sans poursuite.
Ce samedi se déroulait également la première « nuit jaune » du mouvement, avec un rassemblement de 17 heures à 22 heures sur la Place de la République à Paris.
Suggérée par Eric Drouet, cette initiative invitait les manifestants à « débattre, échanger et revendiquer nos véritables doléances », face au grand débat national qualifié de « mascarade ».
Vers 18 heures, plusieurs centaines de gilets jaunes étaient réunis. Néanmoins, une heure plus tard la police a fait usage de greandes lacrymogènes en réponse aux feux déclenchés par les manifestants. À 21 heures, 200 personnes étaient encore sur place.