Quatre jours après que l’UE ait imposé des droits de douane sur le riz importé du Cambodge, la Chine a accepté lundi d’augmenter ses quotas d’importation de riz cambodgien à 400 000 tonnes cette année contre 300 000 tonnes l’année dernière.
Si le Cambodge parvient à fournir la quantité prévue, le seul marché chinois absorberait 63 % du riz cambodgien vendu à l’étranger, en se basant sur les 626 225 tonnes exportées l’an dernier.
Le Premier ministre Hun Sen a rencontré le Président chinois Xi Jinping lors d’une visite officielle à Pékin, cette semaine.
Dans un message publié sur sa page Facebook officielle mardi, Hun Sen a déclaré que Xi avait accepté d’importer 400 000 tonnes de riz du Cambodge cette année dans le cadre du programme visant à porter les échanges bilatéraux entre ces deux pays à 10 milliards de dollars à l’horizon 2023.
« Bien que les relations au niveau international soient en train de changer, les relations entre la Chine et le Cambodge continueront d’offrir de nombreux avantages mutuels », a déclaré Hun Sen, en citant Xi.
Les deux pays ont confirmé qu’ils continueraient à collaborer dans les domaines de la politique, de la sécurité nationale et de l’économie.
Le Premier ministre n’a pas développé en détail les termes et conditions selon lesquels la Chine a accepté d’augmenter ce quota d’achat de riz cambodgien.
Le vice-président de la Fédération cambodgienne du riz, Hun Lak, a déclaré mardi que ces nouvelles dispositions signifient que le gouvernement chinois consent aux acheteurs locaux des importations de riz depuis le Cambodge en franchise de droits.
Il a souligné que sans cela, le riz vendu sur le marché chinois serait soumis à une taxation particulièrement élevée.
Améliorer la compétitivité du riz cambodgien
« Les quotas proposés sont bons et nous ouvrent des opportunités. Mais ce que le Cambodge doit résoudre, c’est le prix, car ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui, c’est la concurrence par les prix. »
« Cependant, en termes de résultats concrets, le degré de réussite du Cambodge [grâce au nouvel accord sur les quotas] dépend de sa stratégie, et pour cela, nous avons besoin d’une discussion entre les parties concernées », a déclaré Lak.
En 2015, la Chine avait pour la première fois proposé d’acheter du riz cambodgien sur la base de 100 000 tonnes par an. Elle a progressivement augmenté ce volume et, l’an dernier, l’a porté à 300 000 tonnes.
Le marché chinois est le plus important pour le riz cambodgien en termes de pays, et le deuxième plus gros acheteur après le bloc européen. L’année dernière, la Chine a acheté 170 154 tonnes de riz au Cambodge, soit 56 % du quota en vigueur.
Le directeur du Centre pour les études politiques, Chan Sophal, a déclaré qu’un quota plus élevé de la part de la Chine serait utile pour commercialiser le riz du Cambodge, mais par le passé les acheteurs chinois ont obtenu au Vietnam et en Thaïlande un prix plus compétitif et ils n’en ont finalement pas acheté autant que prévu.
« Le Cambodge devrait chercher des moyens d’améliorer la compétitivité du secteur rizicole », a-t-il ajouté.
Le secteur cambodgien du riz a perdu son statut de produit exonéré de droits de douane vers l’UE vendredi dernier et, pendant les trois prochaines années, le taux des tarifs douaniers sera progressivement réduit.
Ainsi, le secteur sera contraint de payer environ 53 millions de dollars la première année sur la base du montant que le Royaume a exporté vers l’UE l’année dernière.
Les exportateurs et les économistes ont déclaré que pour minimiser les risques liés à l’imposition des tarifs douaniers par l’UE, le Cambodge a besoin de diversifier ses marchés. Une bonne option pour commencer, affirment-ils, est le marché chinois.