Les jeunes de 17 ans pourraient bientôt pouvoir décrocher leur permis de conduire en France, sous certaines conditions, selon les recommandations d’un nouveau rapport parlementaire.
Cette évolution du permis de conduire est soutenue par Christophe Ramond, directeur des études et recherches de l’association Prévention routière, sous réserve que certaines conditions de sécurité soient prévues.
Il s’agit notamment de ne pas permettre aux jeunes de 17 ans de conduire la nuit et de veiller à ce qu’ils pratiquent en premier lieu « accompagnés » pendant plusieurs années, afin de renforcer leurs facultés sur la route et donc leur confiance.
M. Ramond a reconnu que le fait de permettre aux jeunes de conduire plus tôt présentait « un risque plus important », mais que certaines mesures seraient utiles. Il a ajouté que cet abaissement leur permettrait également de devenir plus indépendants, socialement et professionnellement.
Selon les nouvelles dispositions proposées, les jeunes de 17 ans ne pourraient pas conduire seuls entre minuit et six heures et devraient être sous la surveillance de leurs parents pendant ces horaires.
« La nuit représente une part très faible du trafic mais c’est aussi 44% de la mortalité routière. D’abord, la nuit on voit moins bien, il y a moins de circulation donc on a tendance à rouler plus vite. Il y a aussi un tas de comportements à risques. Notamment la conduite sous l’effet de l’alcool ou de la drogue. Eviter ces situations à risques permet de compenser le fait que l’on conduise plus tôt », a-t-il déclaré.
M. Ramond a également souligné que les jeunes devraient préalablement passer par une période de « conduite accompagnée ».
Cette méthode d’apprentissage de la conduite existe déjà en France et est actuellement suivie par 24 % des jeunes.
« Cela a un avantage dans l’apprentissage. On va multiplier les situations de conduite supervisée, avec les parents, sur des trajets de nuit, lorsqu’il fait mauvais temps. Cela permet aux apprentis de commencer à conduire, seuls, en toute confiance », a-t-il déclaré.
« Le fait de faire la conduite accompagnée, permet de conduire seul beaucoup plus tôt. Les jeunes qui vont en écoles traditionnelles, eux, vont conduire après 19 ans. On a un an de décalage quant au début de la conduite autonome. Pendant cette année, on va prendre des risques que les autres ne prennent pas. »
« Les sorties festives sont avancées pour ces jeunes, d’où une prudence nécessaire des parents. En revanche, c’est quand même une mesure favorable à la mobilité, l’insertion professionnelle. Il y a beaucoup d’avantages à avancer l’âge de la conduite », a-t-il conclu.