L‘Indonésie va maintenir sa décision de fermer temporairement le parc national de Komodo à partir de janvier 2020 dans le cadre des efforts de restauration de son environnement.
Le projet visant à restreindre l’accès à l’une des destinations touristiques les plus prisées d’Indonésie, le parc national de Komodo, qui englobe les îles de la Sonde, continue de se concrétiser. Le gouvernement doit en effet prochainement annoncer la fermeture pour une année entière à compter du 1er janvier 2020.
Marius Ardu Jelamu, directeur de l’office du tourisme local, a expliqué que cette fermeture, qui vise à restaurer la biodiversité, ne concerne que l’île de Komodo, la plus grande du parc et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Nous fermerons temporairement à partir de janvier 2020, mais pas complètement, seulement l’île de Komodo », a récemment déclaré Marius.
Le parc national comprend trois grandes îles, Komodo, Padar et Rinca, ainsi que 26 autres plus petites, qui couvrent une superficie totale de 219 322 hectares.
Une population d’environ 5 700 varans, le Dragon de Komodo, y vit et sa protection est assurée par le ministère de l’Environnement et des Forêts. Le parc national est le seul endroit au monde où les visiteurs peuvent apercevoir des dragons Komodo, une espèce menacée, dans leur habitat naturel.
Marius a déclaré que les gouvernements régional et national avaient travaillé ensemble sur les plans de restauration et qu’une équipe avait été formée afin de procéder à une évaluation conjointe de la fermeture, dont les résultats devraient être soumis au ministère en juillet.
« La responsabilité leur incombe donc [au ministère de l’Environnement], conformément à la loi, mais ils écoutent aussi l’administration provinciale », a déclaré Marius.
Dans le cadre de cette évaluation, l’équipe mènera des études pour déterminer l’orientation de la gestion du parc en tant que zone protégée, notamment avec la disparition des impacts négatifs du tourisme et les efforts de préservation.
Mieux gérer les flux touristiques à Komodo
Selon des données du ministère, plus de 10 000 personnes visitent le parc national de Komodo chaque mois, dont 95 % sont des étrangers, alors que 130 personnes seulement sont affectées à la gestion et au contrôle de ce parc.
De nouvelles politiques viseront à améliorer la surveillance et le contrôle des visiteurs dans la région, en commençant par la planification des arrivées de bateaux et la vente de billets pour le parc, avec un seul point d’entrée depuis le port de Labuan Bajo.
La surveillance et le contrôle des activités touristiques, y compris les excursions à Komodo, le snorkeling et la plongée, seront également améliorés.
L’Association indonésienne des agences de voyage et de tourisme (ASITA) a exprimé son soutien au projet du gouvernement pour la fermeture de l’île, en affirmant que le parc pourra en tirer de nombreux avantages.
« Nos espoirs sont bien sûr les mêmes que ceux de tous les autres acteurs du tourisme, à savoir qu’à l’avenir, l’île de Komodo soit en mesure de mieux accueillir et servir les touristes en améliorant globalement ses infrastructures, ainsi que son habitat, qui doivent demeurer bien entretenus » a déclaré Abed Frans, responsable local de l’ASITA.
Il a ajouté que l’association adapterait ses forfaits touristiques en fonction des changements concernant la fermeture temporaire de l’île de Komodo, invitant les visiteurs à se concentrer sur les destinations les plus proches comme Pink Beach ou proposant des randonnées vers le célèbre sommet de l’île de Padar pour un panorama des trois baies caractéristiques du lieu.
Le débat sur la fermeture du parc national de Komodo a surgi le mois dernier, lorsque le gouverneur des îles de la Sonde, Viktor Bungtilu Laiskodat, a annoncé que son administration prendrait les dispositions nécessaires pour restreindre l’accès pendant un an afin d’améliorer son état.
Cependant, ce projet s’est heurté à l’opposition de la communauté locale et du grand public, ce qui a finalement amené la ministre de l’Environnement et des Forêts, Siti Nurbaya, à répondre qu’elle convoquerait des représentants de l’administration locale et que les décisions concernant les zones protégées relèvent uniquement du gouvernement central.