La Banque de Thaïlande s’est déclarée prête à intensifier ses efforts afin de contenir le baht au cours des prochains mois, notamment en assouplissant les règles relatives aux flux de capitaux, en régulant les échanges d’or et en rééquilibrant la balance commerciale.
L’institution poursuit ses discussions avec les organismes concernés afin d’encourager les fonds publics et privés à investir à l’étranger, a déclaré le gouverneur de la banque centrale Veerathai Santiprabhob.
Des mesures devraient être mises en œuvre au cours des prochains mois, a-t-il expliqué.
Les exportateurs devraient être incités à maintenir plus longtemps leurs devises étrangères en dehors du pays et les investisseurs à placer davantage à l’extérieur.
Ces investissements sortants pourraient aider à contrebalancer les volumes massifs de fonds entrants en Thaïlande et donc constituer un instrument de gestion du baht, a-t-il ajouté.
Vendredi, le baht clôturait en recul à 30,45 contre le dollar américain après avoir atteint 30,32 mercredi, son plus haut niveau depuis juin 2013.
La devise locale, considérée comme une valeur refuge dans un contexte d’incertitudes croissantes à l’échelle internationale, demeure la monnaie la plus performante d’Asie, avec une hausse de plus de 7 % par rapport au dollar depuis le début de l’année.
La force du baht a entravé des secteurs clés de l’économie, en particulier les exportations et le tourisme.
La banque centrale a commencé à freiner les entrées de capitaux étrangers à court terme en réduisant les émissions d’obligations en juillet. Par la suite, le plafond de l’encours des comptes des non-résidents a été abaissé de 300 millions de bahts par personne à 200 millions de bahts et des rapports mentionnant les noms des bénéficiaires finaux sont désormais exigés.
Poursuivre la réduction de la balance courante
M. Veerathai a indiqué que la banque centrale examine par ailleurs les moyens envisageables pour gérer les flux commerciaux de l’or.
L’incertitude mondiale qui découle de facteurs économiques et géopolitiques a en effet alimenté la demande d’or depuis la Thaïlande.
« Une telle activité, cependant, ne profite pas à l’économie et n’apporte aucune valeur ajoutée », a déclaré M. Veerathai. « Par ailleurs, l’effet secondaire est un baht plus fort. »
Au cours des huit premiers mois de l’année, l’excédent de la balance commerciale s’est élevé à 25 milliards de dollars, dont 4 à 5 milliards pour l’or.
Cette situation pose un problème économique structurel qui appelle des investissements dans les infrastructures de la part des secteurs public et privé, afin de contribuer à la réduction de cet excédent, a déclaré M. Veerathai.
Investir dans les équipements numériques en conformité avec la feuille de route gouvernementale conduira à une augmentation des importations, a-t-il affirmé.
Le surplus de la balance courante de la Thaïlande poursuit toutefois sa baisse, de 11,5 % du PIB en 2015 à 6,3 % aujourd’hui, et cette tendance devrait se prolonger l’année prochaine grâce aux investissements.
Malgré le contexte de ralentissement économique, le gouverneur a affirmé qu’aucun signe de récession ou de crise n’a été décelé.
La Banque de Thaïlande a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, les faisant passer de 3,3 à 2,8 %, un niveau inférieur au potentiel anticipé.