L’Asie du Sud-Est est confrontée de façon récurrente aux défis posés par la qualité de l’air et la pollution. Ce problème est même devenu l’une des principales causes de décès et de complications de santé au sein de la population. Parallèlement, la croissance économique et les investissements sont eux aussi affectés.
Ces dernières semaines, l’air n’a cessé de se dégrader dans la capitale thaïlandaise Bangkok, avec des niveaux particulièrement élevés de PM2,5. Le district de Phra Nakhon, le cœur historique de la ville, où se trouve le Grand Palais sur les rives du fleuve Chao Phraya, a même été l’un des plus touchés.
Cette problématique s’est en outre étendue au sud-est et au sud-ouest, jusque Pattaya et Hua Hin, et à l’ouest à Kanchanaburi. Les valeurs relevées ont atteint 208 microgrammes par mètre cube d’air, soit quatre fois plus que la limite de 50 fixée par le Département du contrôle de la pollution.
Les PM2,5 désignent les particules fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres. À titre de comparaison, le diamètre moyen d’un cheveu humain est de 50 à 70 micromètres.
Celles-ci peuvent traverser le nez, la gorge et pénétrer dans les poumons, et parfois même dans le système circulatoire.
Des études ont permis de constater un lien étroit entre une exposition aux particules fines et une mort prématurée causée par des affections cardiaques et pulmonaires. On sait également qu’elles provoquent ou aggravent des maladies chroniques telles que l’asthme, les infarctus et les bronchites.
Des conséquences sanitaires graves et des autorités impuissantes face à la pollution
Selon le Bangkok Post, une proposition en faveur d’une « taxe sur les poussières » destinée à pénaliser les pollueurs a refait surface.
Elle conférerait à l’Administration métropolitaine de Bangkok (Bangkok Metropolitan Administration) le pouvoir d’infliger des amendes aux sociétés qui participent à l’aggravation de la pollution, de suspendre les activités génératrices de poussières telles que la construction et d’exiger des fautifs qu’ils paient une taxe plus élevée.
Cette contribution serait également prélevée auprès des propriétaires de véhicules qui émettent des fumées d’échappement noires.
Au Vietnam, lors d’un forum d’affaires organisé à Hanoï, des participants ont souligné qu’une qualité de l’air nocive pourrait réduire le produit intérieur brut (PIB) du pays de 5 % en raison de la baisse des investissements étrangers.
Les grandes villes du Vietnam, comme Saïgon et Hanoï, sont régulièrement asphyxiées par le « smog ». Selon le portail e.vnexpress, la qualité de l’air y atteint fréquemment des niveaux particulièrement nocifs.
Ce phénomène résulte essentiellement des activités de construction, de la multiplication des véhicules et de la présence d’industries lourdes, en particulier les aciéries, les cimenteries et les centrales à charbon.
Aux Philippines, la pollution atmosphérique est devenue l’un des problèmes de santé les plus graves. En 2018, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 45,3 décès pour 100 000 personnes étaient dus à ce problème, soit le troisième rang mondial.
En Indonésie, 123 753 morts par an sont attribués à la pollution atmosphérique, indique le Jakarta Post.
En 2018, sa capitale possédait la pire qualité de l’air d’Asie du Sud-Est, avec une moyenne quotidienne 4,5 fois supérieure à la limite fixée par l’OMS, selon une étude de Greenpeace.