Les réseaux mexicains de narcotrafiquants auraient entrepris de cibler la Thaïlande et d’autres pays asiatiques pour le commerce de méthamphétamine, comme le révèle une organisation américaine de lutte antidrogue.
M. Earl Hampton, directeur adjoint de la Joint Interagency Task Force West (JIATFW), une force opérationnelle américaine chargée de faire la guerre au crime organisé transnational lié à la drogue, a déclaré que les pays asiatiques étaient particulièrement exposés au trafic de « meth » produite par les cartels mexicains.
Citant des rapports des autorités antidrogue américaines, M. Hampton a expliqué que les stupéfiants fabriqués au Mexique étaient similaires à ceux élaborés dans les laboratoires le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar (Birmanie).
Tous deux utiliseraient en effet les mêmes précurseurs chimiques pour leur production, indique le Bangkok Post.
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« La Thaïlande demeure un marché et un point de transit pour les trafiquants », a récemment déclaré M. Hampton au cours d’une visite au Commandement Indo-Pacifique des États-Unis à Hawaii.
La JIATFW a pour mission de lutter contre la criminalité organisée liée à la drogue dans la région Indo-Pacifique. Le service a indiqué que M. Hampton travaillait avec la police et les agences thaïlandaises afin de faire obstacle à l’utilisation des précurseurs chimiques et des drogues synthétiques.
Il a également lancé un avertissement contre le fentanyl, un analgésique opioïde responsable de nombreux décès aux États-Unis, et qui fait l’objet d’un trafic important vers ce pays depuis l’étranger.
Les autorités thaïlandaises dubitatives
Néanmoins, en réponse aux informations fournies par M. Hampton, le Bureau thaïlandais de lutte contre les stupéfiants a indiqué que les premières vérifications n’avaient révélé aucune preuve que les cartels mexicains faisaient entrer clandestinement des drogues dans le pays.
Son chef, Chinnapat Sarasin, a insisté sur le fait que le trafic en provenance du Mexique apparaîtrait peu rentable compte tenu des sites de production de stupéfiants existants et bon marché aux frontières de la Thaïlande.
« Les drogues mexicaines ne sont pas une préoccupation majeure par rapport à la méthamphétamine en provenance des pays voisins », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’agissait d’un problème chronique.
La police thaïlandaise a en outre annoncé, mercredi 11 décembre, l’arrestation de trois suspects dans deux opérations antidrogue. Le premir, Magesh Muniandy, est un ressortissant malaisien qui aurait introduit clandestinement en Thaïlande près de 100 000 comprimés de nimétazépam, un produit de type sédatif.
M. Muniandy a été interpellé alors qu’il devait livrer de la drogue à Hat Yai, dans la province de Songkhla, sud de la Thaïlande.
Les enquêteurs estiment que cette drogue, habituellement vendue comme substitut de l’ecstasy, fait l’objet d’un « essai sur le marché ».
Au cours de la seconde opération, la police a arrêté un chef de village originaire de Khon Kaen et son complice dans une station-service de la province d’Udon Thani. Ceux-ci transportaient 300 kg de cannabis.
Les suspects ont admis que l’herbe était destinée à des clients locaux et des régions voisines.