L’armée royale thaïlandaise a déclaré la semaine passée que l’un de ses médecins avait administré à plus de deux cents soldats thaïlandais, stationnés au Soudan du Sud, de faux vaccins contre la grippe et le coronavirus Covid-19. Avec cette fraude, l’homme aurait empoché la somme de 170 000 bahts (4 720 euros).
Les faits ont eu lieu l’année dernière, alors que deux cent quarante-sept militaires thaïlandais se trouvaient en mission de maintien de la paix sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU) au Soudan du Sud.
L’arnaque a été mise au jour lorsque des responsables de l’ONU ont remarqué que le vaccin paraissait suspect, explique Chaowalit Sangkharit, porte-parole du quartier général des forces armées royales thaïlandaises, au Bangkok Post.
Une enquête a conclu que le médecin avait proposé aux soldats de se faire vacciner contre la grippe, ajoutant que l’inoculation les aiderait aussi à se protéger contre la Covid-19.
Certaines des doses administrées seraient contre le tétanos. Il leur a ensuite donné des suppléments minéraux, dont on a découvert par la suite qu’ils contenaient du sérum physiologique.
Un mandat d’arrêt délivré
Le médecin a été renvoyé en Thaïlande en mars de l’année dernière. « Son comportement était malhonnête et constituait un grave manquement disciplinaire », indique le lieutenant général Chaowalit. Lors de l’enquête en Thaïlande, l’officier ne s’est pas présenté au travail et n’a pas pu être joint. L’armée l’a renvoyé en avril et le tribunal militaire de Bangkok a lancé un mandat d’arrêt contre lui.
Son dossier a également été transmis au Conseil médical de Thaïlande, afin de demander l’annulation de son autorisation d’exercer.
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Ce dernier lui accordera une seconde chance de s’expliquer après la première convocation non honorée. S’il ne se présente pas, sa licence lui sera retirée.
« Ce qui s’est passé est une infraction commise par un individu, qui a enfreint la loi et les règles disciplinaires de l’armée. »
« Il a terni la réputation de l’armée et du pays. L’armée a pris des mesures rapides pour garantir que la justice soit rendue à toutes les personnes touchées », affirme M. Chaowalit. Il ajoute également que l’incident n’a pas remis en cause la mission thaïlandaise au Soudan du Sud.
Le médecin se trouvait en remplacement et n’avait pas été soumis à un processus de contrôle classique, dans la mesure où la personne qu’il relayait devait retourner en Thaïlande.